Présidant la cérémonie d’ouverture de ces Assises, le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a mis en avant la place majeure qu’occupe l’économie sociale et solidaire dans la préservation de l’identité culturelle du Maroc et sa portée socio-économique.
Etape: Le secrétariat d’État chargé de l’artisanat et de l’économie sociale et solidaire organise les 17 et 18 juin 2025 la cinquième édition des Assises nationales de l’économie sociale et solidaire (ESS) à l’Université Mohammed VI Polytechnique de Benguerir. Cette édition réunit plus de 1.000 participants. A cette occasion, plusieurs conventions ont été actées marquant une nouvelle étape pour le secteur.
Représentants institutionnels, collectivités territoriales, coopératives, associations, chercheurs et experts internationaux venus d’Afrique et d’ailleurs se sont donné rendez-vous pour deux jours de réflexion et d’échanges autour d’un enjeu central, à savoir le rôle de l’Economie sociale et solidaire dans la construction d’un développement durable et équitable. Placée sous le thème « Économie sociale et solidaire et développement territorial: vers une nouvelle dynamique de convergence des politiques publiques », la cinquième édition des Assises nationales de l’économie sociale et solidaire (ESS) met en lumière l’importance de l’ancrage territorial des initiatives solidaires. « Il s’agit d’une thématique qui reflète l’ambition collective de renforcer les bases d’une vision intégrée et efficace, contribuant à renforcer la coordination et la complémentarité entre les différentes interventions des acteurs et permettant de mobiliser les ressources et les opportunités pour soutenir les activités de ce secteur», affirme Lahcen Essaadi, secrétaire d’Etat chargé de l’artisanat et de l’économie sociale et solidaire, dans son mot d’ouverture. L’objectif de cet évènement est aussi d’assoir un écosystème ESS plus résilient, notamment à travers la création de pôles territoriaux spécialisés.
La cinquième édition des Assises nationales de l’économie sociale et solidaire (ESS) met en lumière l’importance de l’ancrage territorial des initiatives solidaires.
Présidant la cérémonie d’ouverture de ces Assises, le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a mis en avant la place majeure qu’occupe l’économie sociale et solidaire dans la préservation de l’identité culturelle du Maroc et sa portée socio-économique. «Créer une entreprise au sein de l’économie sociale et solidaire marque le passage de l’informel à l’économie formel », affirme le Chef du gouvernement notant l’importance d’accompagner ces acteurs pour réussir leurs projets. A ce propos, Aziz Akhannouch a rappelé que le Maroc compte plus de 61.000 coopératives. Il a aussi mis en avant le rayonnement du savoir-faire marocain et son attractivité poussant de grandes entreprises internationales à vouloir tisser les partenariats avec les acteurs locaux marocains. Lors de son intervention, Aziz Akhannouch n’a pas manqué de souligner que le gouvernement apporte son appui à ce secteur. Pour sa part, Fatim-Zahra Ammor, ministre du tourisme, de l’artisanat et de l’économie sociale et solidaire a rappelé les différentes étapes d’évolution du secteur de l’ESS au Maroc expliquant qu’il constitue un pont entre l’activité économique et le développement. En termes de chiffres, le secteur représente une quote-part de 2,5% du PIB et concerne 5% de la population active, comme l’a rappelé la ministre. « Nous avons des objectifs ambitieux visant à hisser à 8% la part dans le PIB de l’ESS et créer 50.000 emplois annuels à l’horizon 2035. Pour y parvenir, le gouvernement travaille sur deux axes », notant que le premier concerne la préparation de la loi-cadre permettant, entre autres, de faciliter l’accès au soutien public et le renforcement du partenariat public-privé. Le deuxième axe concerne le renforcement des capacités des coopératives à travers l’accélération de la transformation numérique et la commercialisation de leurs produits. La ministre a par ailleurs appelé les acteurs du secteur privé à investir dans l’ESS et les jeunes à continuer à créer et à innover en faveur du secteur réitérant le soutien du gouvernement à cette catégorie.
Un levier pour l’emploi, l’innovation et l’équité sociale
Les Assises visent à positionner l’ESS comme un levier stratégique pour l’emploi et la création de richesse ainsi qu’un pilier essentiel pour des modèles de développement alternatifs et durables. Ces rencontres aspirent à encourager la recherche scientifique et l’innovation dans ce domaine, à développer des partenariats stratégiques aux niveaux national et international, et à renforcer l’intégration de l’économie sociale et solidaire dans les politiques publiques aux échelles nationale et régionale.
Au menu de cette édition, plusieurs moments forts. Elle prévoit des séances plénières, séminaires thématiques et une conférence ministérielle, avec un focus sur le financement des structures ESS, la digitalisation, la gouvernance, l’inclusion des jeunes et des femmes, le développement des chaînes de valeur locales, l’innovation sociale et la couverture sociale des acteurs du secteur. En marge des conférences, un salon professionnel accueillera des coopératives marocaines et africaines, aux côtés d’institutions publiques et privées.
Des rencontres B2B et B2C, des master class et des ateliers interactifs sont organisés.
Une feuille de route pour l’avenir
Les travaux de la cinquième édition des Assises de l’ESS s’achèveront par la présentation de recommandations issues des échanges, destinées à soutenir l’émergence d’un cadre juridique avancé et à renforcer le rôle structurant de l’ESS dans les politiques de développement. L’objectif étant de consolider la position du Maroc comme modèle régional en matière d’économie sociale et solidaire. Il faut dire que l’Économie sociale et solidaire (ESS) constitue aujourd’hui un pilier fondamental de l’Etat social répondant à un modèle qui place l’humain au cœur du développement. L’ESS est un vecteur essentiel de transformation sociale et territoriale.
D’ailleurs, le rapport sur le nouveau modèle de développement qualifie les acteurs de l’économie sociale — associations, coopératives, fondations et entités à but non lucratif — de tiers secteur, et leur confère un rôle structurant dans la création de valeur sociale, la dynamisation du tissu économique local, et l’ancrage d’une économie solidaire, durable et inclusive. Pour s’aligner sur cette dynamique, le secrétariat d’État chargé de l’artisanat et de l’économie sociale et solidaire s’est engagé dans une série de réformes structurantes, visant à renforcer le positionnement du secteur dans les politiques publiques, à en clarifier le cadre d’intervention, et à accompagner sa montée en puissance dans toutes les régions du Royaume.
ESS en quelques chiffres
Indicateurs. Le Maroc compte 7.874 coopératives féminines actives, selon les chiffres du secrétariat d’Etat chargé de l’artisanat et de l’économie sociale et solidaire. Ces coopératives regroupent 72.910 adhérentes, contribuant activement à l’autonomisation économique des femmes, notamment en zones rurales. En termes de dispositif de soutien dans le programme Moazara, 577 projets ont été soutenus et 47 % de ces projets concernent le milieu rural. 58 % impliquent directement des femmes.
A cela s’ajoute le Programme Tahfiz-Niswa dédié à l’autonomisation des femmes par l’entrepreneuriat solidaire. Il permet d’assurer un accompagnement technique, managérial et organisationnel des porteuses de projets. Parallèlement, plusieurs évènements ont été organisés pour booster la commercialisation des produits issus de l’ESS. Huit salons nationaux ont été tenus, réunissant 3.231 organisations de l’ESS. 32 salons régionaux ont mobilisé 4.978 structures, et 54 marchés itinérants ont été mis en place, avec la participation de 3.568 organisations. Pour ce qui est du renforcement des capacités, 18.288 bénéficiaires ont été formés sur des thématiques spécifiques à l’ESS.
Signature de conventions
Partenariats.
Au total, 15 conventions ont été actées lors de la première journée de la 5ème édition de ces Assises. Ces conventions couvrent plusieurs volets. Parmi celles-ci on citera la convention signée entre le secrétariat d’Etat chargé de l’artisanat et de l’économie sociale et solidaire et le ministère de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts visant à permettre aux artisans traditionnels d’accéder directement à des matières premières d’origine animale, végétale ou forestière à des prix abordables, à travers des circuits d’approvisionnement organisés garantissant leur qualité.
Une deuxième convention a également été signée entre les deux parties visant à établir un cadre de coopération et de partenariat pour renforcer la contribution des organisations de l’économie sociale et solidaire actives dans les domaines de l’agriculture, de la pêche maritime et des forêts au développement économique et social, que ce soit en termes de création d’emplois ou d’augmentation de leur contribution au produit intérieur brut.
Parmi les conventions signées on citera aussi celle entre le secrétariat d’Etat chargé de l’artisanat et de l’économie sociale et solidaire et le ministère de l’inclusion économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences. Elle concerne l’intégration de l’économie sociale et solidaire dans les programmes de formation professionnelle et à la promotion du modèle entrepreneurial du secteur.