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Abattage des volailles: Les aviculteurs de Fès appellent à une modernisation du secteur

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Cette rencontre a été une occasion pour souligner à l’unanimité l’importance stratégique de la mise à niveau des abattoirs et la structuration des circuits de distribution pour garantir la qualité des produits, protéger la santé publique et consolider le positionnement du Maroc sur la scène alimentaire internationale.


Un plaidoyer pour la modernisation du secteur de l’abattage des volailles a été lancé à Fès et ce en marge d’une rencontre de sensibilisation organisée, vendredi à Fès, par la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole (FISA). A l’ordre du jour : la réglementation et l’organisation du secteur et ce pour le renforcement de la sécurité alimentaire. Ainsi, producteurs, commerçants, investisseurs et représentants des départements concernés ont plaidé pour l’intégration des opérateurs dans les circuits formels, à travers notamment la création d’abattoirs modernes à faible capacité, afin de garantir la sécurité sanitaire des produits et de moderniser l’ensemble de la filière, passant en revue les enjeux de la transformation et la commercialisation des viandes blanches. Initiée en partenariat avec la direction régionale de l’agriculture de Fès-Meknès, l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) et la Chambre régionale d’agriculture, la rencontre a permis par ailleurs de présenter les procédures administratives et les normes techniques relatives à la création des abattoirs agréés, ainsi que les dispositifs d’accompagnement disponibles.

S’exprimant à cette occasion, Ahmed Daoudi, directeur de la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole au Maroc (FISA), a souligné que cette initiative s’inscrit dans le cadre d’une série de rencontres nationales destinées à généraliser le modèle des abattoirs à faible capacité, notant que 20 % seulement de la production avicole est traitée dans des abattoirs agréés par l’ONSSA, disposant d’un agrément sanitaire vétérinaire. M. Daoudi a ajouté que la FISA accompagne, conformément à la loi 28-07 sur la sécurité sanitaire, la stratégie « Génération Green 2020-2030 », qui ambitionne de porter la production nationale de 700.000 à 900.000 tonnes, avec pour objectif que 90 % de ce volume soit traité dans des abattoirs modernes. « Cette modernisation est d’autant plus essentielle que le Maroc s’apprête à accueillir des événements internationaux majeurs qui exigent des normes sanitaires irréprochables », a-t-il précisé.

Pour sa part, le président de l’Association des producteurs d’œufs au Maroc et délégué régional de la FISA à Fès-Meknès, Khalid Zaim, a mis en exergue la position de leader de la région en matière de production avicole. «Fès-Meknès fournit 30% des œufs de consommation et 10% de la viande blanche du pays, une performance consolidée par un cadre légal solide comme la loi 49-99», a-t-il fait savoir, déplorant toutefois le retard notable au niveau de la transformation et de la commercialisation. «Notre principal défi est de moderniser l’aval de la filière. Nous souhaitons accompagner la transformation des tueries traditionnelles en abattoirs modernes et agréés », a expliqué M. Zaim, notant que l’agrément sanitaire de l’ONSSA est la condition sine qua non pour accéder aux marchés à forte valeur ajoutée, tels que les grandes surfaces ou la restauration collective.

Les discussions ont mis en évidence que l’absence d’infrastructures d’abattage modernes et agréées constitue un frein majeur pour les éleveurs, qui ne peuvent vendre leurs produits dans les circuits de distribution formels et structurés, ce qui affecte leur rentabilité et la valorisation de leur production. Selon les représentants de la FISA, le secteur avicole marocain, qui assure l’autosuffisance du pays en viandes blanches et en œufs, représente un pilier de la sécurité alimentaire et de l’économie nationale, générant plus de 500.000 emplois directs et indirects. La prédominance persistante des circuits de commercialisation informels demeure néanmoins un défi majeur en termes de salubrité publique et de compétitivité.