Abdelilah Benkirane, le chef du gouvernement marocain a tenu à participer à la cérémonie des 40 jours de la mort du jeune Abderrahim El Hasnaoui, qui a succombé à se blessures, le 24 avril 2014, après avoir été poignardé lors d’affrontements entre plusieurs étudiants à la faculté Dhar Lmehrez de Fès. Cette rencontre, déclinée sous l’appellation de « festival» à la mémoire du défunt, a été marquée par un discours d‘exactement 14 minutes 15 secondes du chef du parti de la justice et du développement (PJD).
D’emblée Abdelilah Benkirane précise que ce n’est pas là une occasion pour faire monter les enchères en profitant de ce drame humain à des fins politiciennes. Après un long préambule, consacré à la vie du «salaf Saleh», M. Benkirane affirme que la mort de ce jeune de 21 est un drame inacceptable, mais il assure qu’il n’est «pas de ceux qui vont tenter de grossir cette affaire et d’en exagérer la portée». Abdelilah Benkirane insiste sur le fait que son parti ne fera jamais «de ce jeune homme pur une marchandise» politique.
Pour le chef du gouvernement, Abderrahim El Hasnaoui est d’abord mort «pour la cause de Dieu» (Fi sabili allah). Ce qui en fait, selon M. Benkirane un martyre. Mais très vite, le chef du gouvernement bifurque sur un panégyrique de son parti et de quarante années de combat qu’il a expliqué devant l’assemblée en pointant du doigt tous ceux qui ont « tenté à plusieurs reprises d’achever» la bonne marche d’une formation estudiantine, puis partisane jugée «propre» par Abdelilah Benkirane.
On est passé, en l’espace de six minutes, du discours sur la mort à celui sur les « ennemis » du PJD à qui il fallait donner des leçons d’histoire et de politique en réponse à leurs « désirs haineux d’en finir avec nous », comme le précise M. Benkirane. Il ajoute en posant des questions rhétoriques sur l’unité de pensée dans le pays, sur le combat commun de tous les partis, sur la vision humaine et religieuse qui se doit de converger dans la même direction en concluant par une interrogation : «pourquoi autant de conflits entre les gauchistes et les islamistes ? » Dans la même phrase, M. Benkirane lie cette querelle politique entre deux idéologies différentes à « une vengeance perpétrée à l’encontre de ce jeune homme innocent qui n’a rien à voir avec tout ceci.
Un jeune meskine qui a grandi dans l’amour du Coran». Abdelilah Benkirane ira même jusqu’à dire que ce jeune homme lui rappelle le jeune qu’il était à ses débuts. Il insiste que même si d’autres personnes sont touchées par leurs « ennemis », ils ne changeront pas leur politique ni leur façon de voir, car la meilleure façon de répondre « à la barbarie est d’élever au plus haut nos convictions ». Il conclue en disant que «le tribut de la citoyenneté à payer peut arriver jusqu’au sacrifice de soi, nous sommes prêts à donner nos vies». Voilà en substance ce que le chef du gouvernement à tenu à partager avec l’assistance en ce jour de commémoration de la mort d’Abderrahim El Hasnaoui.