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Abdenbi Jirari : La note muette qui continuera de résonner

© D.R

Le 29 septembre est désormais une date de deuil pour la scène musicale marocaine. L’une des étoiles scintillantes de la chanson marocaine s’est éteinte. Le doyen Abdenbi Jirari a tiré sa révérence, jeudi matin à Rabat, à l’âge de 87 ans, gardant toujours derrière lui une ère musicale prospère. Parolier, compositeur et découvreur de talents, feu Jirari a laissé une empreinte indélébile dans la sphère musicale marocaine. Parrain d’illustres noms de la chanson nationale, les disciples de Abdenbi Jirari sont unanimes sur sa générosité et grandeur d’esprit. Affligé par la disparition de son compagnon de périple, le parolier et dramaturge Ahmed Taieb Laâlej témoigne à l’égard du défunt : « Les mots sont insuffisants pour décrire ce grand homme. Pas plus tard que la semaine passée, j’ai eu une discussion de cœur avec lui. Abdenbi Jirari était à la fois l’ami, l’artiste et l’académicien. C’est une personne qui s’est dévouée corps et âme pour la promotion de la chanson marocaine et l’encouragement des jeunes talents ». Un avis partagé par le chanteur Fathallah Lamghari, qui, loin d’une collaboration concrète avec feu Jirari, garde de bons souvenirs du doyen. «Abdenbi Jirari est l’un des pionniers en matière d’éducation musicale et de création d’orchestres. Il a contribué massivement à la genèse de la chanson patriotique. Il s’est sacrifié pour l’art et n’a ménagé aucun effort pour édifier la scène musicale sur de bonnes bases », souligne M. Lamghari. Chronologiquement, Abdenbi Jirari a créé le premier orchestre moderne en 1945. Baptisé «Orchestre de l’union artistique rbatie», ce groupement de musiciens avait pour mission principale l’accompagnement artistique des nationalistes. Abdenbi Jirari a promu, dans ce sens, le talent d’Ahmed El Bidaoui, de Brahim Al Alami, Abdelouhab Doukkali et Abdelhadi Belkhayat. «Le défunt nous a beaucoup soutenus», affirme d’un ton ému Abdelhadi Belkhayat. Et de poursuivre que « mes débuts étaient fructueux avec feu Jirari. Nous avons réalisé ensemble des titres réussis, à savoir «Habib Al Qalb», «Aya donou», «Biladi» et autres». Le parcours rayonnant de Abdenbi Jirari s’est distingué, également, par l’émission télévisée «Mawahib». Ce tremplin a révélé plus qu’une star. «Mawahib» a en effet marqué la naissance artistique de Naima Samih, Aziza Jalal, Rajaâ Belamlih et Samira Bensaïd. En cette douloureuse circonstance, la diva marocaine Samira Bensaïd se remémore Abdenbi Jirari, le maître et le père spirituel. «Nous avons perdu un monument historique du patrimoine musical. Que dirai-je de plus de cet ami de la famille, du père qui m’a couvée et du maître qui m’a introduite dans la scène musicale par la grande porte ? Je lui suis redevable de mon succès. Je salue, par la même occasion, son attachement et son engagement à mon égard et celui des artistes de ma génération ». La reconnaissance était au rendez-vous pour faire ses adieux à cette icône musicale. Un dernier regard est lancé à cette symphonie, qui même si elle s’est tue, résonnera toujours dans le cœur des Marocains.

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