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Adil Douiri : «Nous convierons nos alliés de la Koutla comme le noyau dur de notre alliance au gouver-nement»

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ALM : En présentant son programme électoral, l’Istiqlal a aligné des objectifs qu’il a voulus raisonnables. La création de 30.000 emplois par an est-elle logique quand il y a chaque année quelque 200.000 demandeurs de travail sur le marché ?
Adil Douiri : Votre question parle de 30.000 emplois par an : notre programme parle de 170.000 par an. Nous avons construit un programme réaliste parce qu’il tient compte de la conjoncture internationale qui est fondamentalement différente de celle de 2007, date de la précédente élection. Comme vous le savez, nous exportons environ 200 milliards DH de biens et de services (tourisme compris) dont 70% chez notre voisin riche qu’est l’Union européenne. Or, celle-ci est dans une crise sérieuse, grave comme nous n’en avons pas vu depuis longtemps. Ceci nous coûte facilement un point de croissance du PIB et pourrait durer encore 2 à 3 ans avant que l’Europe ne sorte de sa stagnation économique. C’est pour cela que nous basons notre programme sur une croissance de 5% l’an en volume. C’est déjà ambitieux. Cela donnerait environ 150.000 emplois par an dans le secteur privé, plus 20.000 par an dans la fonction publique que nous souhaitons créer.

Quels sont les autres principaux  objectifs économiques, financiers et sociaux de ce plan d’action?
Notre programme est construit sur un modèle économique qui privilégie la création d’emplois par la mise en place d’un tissu d’entreprises à même de faire travailler les 11 millions de Marocains sur le marché du travail (dont aujourd’hui 1 million est au chômage et 10 millions ont un travail). La priorité des priorités est que chacun ait un revenu décent et soit intégré dans une vie digne. Notre modèle économique prévoit le maintien de l’investissement du secteur public au niveau actuel (environ 170 milliards), car c’est un moteur fondamental de la croissance économique. Il tire avec lui le secteur privé et maintient une réelle dynamique économique. Mais nous ne pensons pas augmenter ce rythme, qui a pratiquement triplé en 10 ans et doublé sur les 5 dernières années. En effet, nous sommes soucieux de stabiliser la dette publique à son niveau actuel, c’est-à-dire aux environs de 52% du PIB. Mais ce qui est réellement spécifique à nos engagements de 2011, c’est le diagnostic suivant : après 10 années de croissance rapide du Maroc, au cours desquelles le PIB par tête a doublé, les écarts de revenus entre les différentes catégories sociales ont augmenté.

Un peu moins de 60% des têtes de listes de l’Istiqlal  sont de nouveaux venus  sinon aux élections, du moins aux législatives. Sauf que nouveau venu ne veut pas dire nécessairement jeune. Alors quel est le pourcentage des jeunes sur l’ensemble de vos candidats ? Et surtout, combien de femmes ?
Effectivement 56% des têtes de listes sont nouvelles au parti de l’Istiqlal, pour cette élection . Ce qui est un chiffre très important. S’agissant de l’âge de nos candidats, selon les statistiques dont je dispose, 35% ont moins de 45 ans. Nous avons à ma connaissance 62 femmes sur 395 candidats au total, soit 15% du total.

L’Istiqlal entend-on dire parfois est une condition  peut-être nécessaire, mais non suffisante à la formation d’un gouvernement, comme d’ailleurs tous les partis marocains. Avec qui  comptez-vous vous allier si vous gagnez le 25 novembre ?
J’espère que l’Istiqlal sera premier le 25 novembre, eu égard à la qualité, à la compétence, à l’expérience et à la jeunesse de ses hommes. Je pense que la droiture et l’intégrité des hommes et des femmes de l’Istiqlal sont bien connues de nos concitoyens, et que notre attachement aux valeurs qui font le succès d’une société nous permettront de gagner. Si c’est le cas, nous convierons alors nos alliés de la Koutla comme le noyau dur de notre alliance au gouvernement. D’autres partis pourraient rejoindre cette alliance post électorale si bien entendu ils agréent le contrat de majorité, qui prévoit le respect des points essentiels de nos engagements électoraux envers les citoyens.

La Koutla est-elle comme on le dit dépassée ?
La Koutla joue un rôle historique dans les tournants de notre route vers la démocratie. Dans chaque grand moment, elle est unie et active pour transmettre les aspirations des citoyens vers plus de liberté et de démocratie. Elle n’est en rien dépassée et nous nous sentons très proches de l’USFP et du PPS et je suis sûr que c’est réciproque.

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