L’hebdomadaire irrévérencieux marocain TelQuel a obtenu mardi un report au 3 janvier de son procès afin de permettre une médiation avec la personne qu’il avait diffamée, a constaté le journaliste de l’AFP.
Le président et les avocats de la plaignante ont accepté ce report pour permettre de trouver une solution à l’amiable.
"Nous espérons mettre à profit ce délai de deux semaines pour aboutir à une réconciliation", a affirmé l’avocat du journal Me Mohamed Karam.
"Le magazine et son directeur ont reconnu leur tort et ils ont proposé d’en rester là. J’insiste pour qu’une certaine presse cesse ses calomnies", a déclaré pour sa part Mme Touria Jaidi, qui dirige une association d’aide à l’enfance.
En première instance, TelQuel avait été condamné le 24 octobre à verser 10.000 dirhams (910 euros) d’amende et 900.000 dirhams (82.000 euros) de dommages et intérêts, pour avoir publié avec d’autres journaux une information affirmant qu’elle avait été convoquée par la police pour répondre de détournements de fonds.
Le directeur de TelQuel avait reconnu son "erreur" et avait publié "un démenti assorti d’excuses". Mais, il avait noté que les autres journaux avaient été condamnés à des peines bien moins lourdes que lui.
"Je souhaite que TelQuel puisse accompagner mon association dans la mise en oeuvre de programme au bénéficie de ces enfants pour que leur avenir devienne heureux", a-t-elle ajouté.
Par ailleurs, également devant la cour d’appel de Casablanca, TelQuel connaîtra son sort le 29 décembre dans une autre affaire de diffamation envers une députée qui réclame 270.000 euros de dédommagement.
Le 15 août, Mme Assali avait obtenu du tribunal de première instance de Casablanca où siège le journal, un dédommagement d’un million de dirhams (90.000 euros). La députée a fait appel, en réclamant 270.000 euros, soit trois fois plus que le premier jugement.
Le tribunal de première instance avait également condamné Ahmed Benchemsi et Karim Boukhari, auteur de l’article incriminé, à deux mois de prison avec sursis. En juillet 2005, dans un billet satirique intitulé "Secret d’une brune", Karim Boukhari avait retracé l’évolution, selon lui, de la carrière d’une députée, "originaire du Moyen-Atlas", en lui accordant le nom de Asmaa "pour éviter qu’elle ne crie à la diffamation". Il l’avait également désignée par le terme "Cheikha" (danseuse populaire).