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Afghanistan : a Kaboul, l’équipe féminine de foot rêve du Mondial

© D.R

En plein entraînement, les joueuses de l’équipe féminine de football d’Afghanistan se mettent soudain à courir vers les tribunes dans un joyeux désordre: sans crier gare, deux hélicoptères de l’Otan s’apprêtent à atterrir sur le terrain. «Normalement ils nous préviennent, mais là ils ont oublié», lance Hadisa Wali, échine courbée pour se protéger du souffle puissant dégagé par les pales du Black Hawk qui vient de se poser sur la pelouse, propriété militaire. Sécurité oblige dans une capitale afghane régulièrement meurtrie par des attentats, mais aussi par manque d’infrastructures disponibles, elles jouent sur un terrain collé au quartier-général des forces internationales en Afghanistan, explique la jeune responsable du comité féminin de la Fédération afghane de football. Les appareils redécollent, l’entraînement peut reprendre. Maillots rouges et crampons, les adolescentes enchaînent les échauffements sous l’œil attentif de leur entraîneur, le seul homme à la ronde. Survêtements très couvrants, chaussettes hautes et manches longues ne laissent pas dépasser un bout de peau. Malgré la chaleur, pas question de jouer en short. Une poignée d’entre elles ont toutefois troqué le voile contre la casquette, qui laisse dépasser de longues queues de cheval brunes. En plein Mondial de football, dont elle dit ne rien rate, Hadisa pronostique la victoire du Brésil. Son héros : le Portugais Cristiano Ronaldo. Et du côté des dames : «La Brésilienne Marta (Vieira da Silva) et l’Allemande Birgit Prinz», deux stars internationales. Pour sa coéquipière, Khalida Popal, 20 ans, «le football c’est une passion» mais aussi un combat pour les femmes, interdites de sport sous le régime taliban (1996-2001). «C’est dur de jouer au football ici», explique-t-elle en regardant quelques recrues s’entraîner au tirs au but, vêtues de t-shirts à l’effigie du président afghan, Hamid Karzaï.
«Certaines familles refusent, elles disent que ce n’est pas pour les filles», dit-elle. «D’autres n’aiment pas qu’on aille à l’étranger sans nos familles», ajoute-t-elle, alors que l’équipe féminine afghane a commencé en 2007 à faire des déplacements au Pakistan, en Allemagne et en Jordanie. «Parfois, il m’arrive de pleurer. On est obligées de se battre pour continuer à jouer. C’est comme les Américains qui se battent contre les talibans», lance-t-elle avant de rejoindre le terrain en petite foulée.
Kawsaz Amine, 16 ans, est venue en spectatrice. Malade, elle ne jouera pas aujourd’hui, explique-t-elle en écoutant le dernier tube de Shakira. Comme sa sœur, qui joue aussi dans l’équipe nationale, elle a été élevée dans la passion du ballon rond : «Mon père était footballeur, mon oncle aussi. Ils sont très heureux que je joue dans l’équipe nationale». Pour elle, l’Argentine est bien placée pour remporter la victoire au Mondial 2010. Son joueur favori: l’attaquant argentin Lionel Messi. «Je veux devenir le Messi d’Afghanistan», affirme-t-elle dans un grand sourire.

 Daphné Benoit (AFP)

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