Elle vise à réduire la vulnérabilité de l’Afrique aux changements climatiques
[box type= »custom » bg= »#eeedeb » radius= »5″]L’initiative promeut et favorise la mise en place de projets concrets pour améliorer la gestion des sols, la maîtrise de l’eau agricole, la gestion des risques climatiques et les capacités de financement.
[/box]Lancée en amont de la COP22 organisée au Maroc, l’Initiative pour l’adaptation de l’agriculture africaine (AAA) vise à réduire la vulnérabilité de l’Afrique et de son agriculture aux changements climatiques. Elle promeut et favorise la mise en place de projets concrets pour améliorer la gestion des sols, la maîtrise de l’eau agricole, la gestion des risques climatiques et le renforcement des capacités et solutions de financement.
L’initiative constitue non seulement une réponse clé aux changements climatiques, mais également à l’insécurité alimentaire. Elle a pour objectif de mettre l’adaptation de l’agriculture africaine au cœur des débats et des négociations climatiques et de capter une partie substantielle des fonds climat. Dans son volet solutions, elle vise aussi à contribuer au déploiement de projets agricoles concrets.
L’adaptation de l’agriculture africaine a été érigée en l’une des priorités de la présidence marocaine pour la COP22. L’initiative a déjà bénéficié du soutien de 25 pays africains, de la CCNUCC et de la FAO. «Le défi auquel doit répondre l’Afrique est immense, d’autant que sa population est appelée à doubler d’ici à 2050. Le continent va devoir tripler sa productivité agricole d’ici là tout en réduisant les impacts du changement climatique sur les ressources naturelles, notamment le sol, l’eau et la biodiversité», disent les responsables. Et de poursuivre : «De l’avis des experts, l’Afrique et son agriculture sont une partie de la solution pour assurer la sécurité alimentaire aux Africains et au monde entier. Dotée de moyens adéquats, l’agriculture africaine est capable non seulement de s’adapter aux changements climatiques, mais également de répondre aux défis de productivité et de développement durable».
Concrètement, la même source affirme que le potentiel de production africain demeure énorme. En effet, 60% des terres arables qui restent inexploitées sur la planète se trouvent en Afrique. Le continent constitue de ce fait un possible champ d’application pour les approches de développement de techniques innovantes. «Lié à une agriculture encore traditionnelle, il est en mesure de se moderniser rapidement grâce aux apports du numérique, des nouvelles technologies ou des énergies renouvelables. L’Afrique a la capacité de sauter une étape de développement et de se placer en pionnière sur les solutions de demain, s’ouvrant par là même un immense vivier d’emplois», apprend-on auprès des responsables. On estime ainsi qu’avec des pratiques agricoles intelligentes face au climat, la production agricole annuelle africaine pourrait passer de 280 à 880 milliards de dollars US d’ici à 2030.
«L’Afrique est en mesure de démontrer, par son agriculture, qu’elle est pleinement capable de s’adapter aux changements climatiques et d’évoluer avec plus de résilience pour relever les défis de productivité et de développement durable afin d’assurer la sécurité alimentaire», promettent les initiateurs du projet. Concrètement, l’initiative promeut et favorise la mise en place de projets concrets pour améliorer la gestion des sols, la maîtrise de l’eau agricole, la gestion des risques climatiques et les capacités de financement. «Elle met en avant des solutions techniques mais également des bonnes pratiques et des mesures d’accompagnement, notamment le renforcement des capacités techniques et managériales. Elle s’appuie sur les instruments préconisés par la CCNUCC», détaillent les responsables. Il est question notamment du transfert de technologie, la préparation des politiques et stratégies agricoles adaptées, le montage de projets «bancables» répondant aux critères des partenaires au développement et donateurs, et la promotion de la coopération Sud-Sud.
Il faut préciser que l’Initiative pour l’adaptation de l’agriculture africaine aux changements climatiques défend une approche intégrée, participative et responsable, autour de trois mots d’ordre : s’unir pour réussir, donner un cadre pour agir et s’appuyer sur des initiatives déjà existantes. A noter que ces pistes et constats ont été identifiés dans le cadre d’un livre blanc. Ce dernier est né d’un colloque dont l’objectif était de poser les fondements scientifiques et techniques de l’Initiative pour l’adaptation de l’agriculture africaine aux changements climatiques. Il se propose d’offrir une synthèse des données et des solutions mises en avant lors de ce colloque, dans la perspective des négociations de la COP22 et au-delà.