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Algérie : Belkhadem à la tête du gouvernement

© D.R

Les pronostics étaient justes. Le Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia a fini par céder. Le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND) a ainsi bel et bien rendu son tablier. L’annonce de cette démission n’a surpris personne.
La seule surprise fut la nomination d’Abdelaziz Belkhadem, parton du Front de Libération Nationale (FLN), parti majoritaire à l’Assemblée, comme chef du gouvernement. En effet, les observateurs algériens s’attendaient plutôt à la nomination d’un technocrate apolitique à la tête de l’exécutif. 
Abdelaziz Belkhadem s’est déclaré «honoré de la confiance placée en lui» par le chef d’Etat, selon l’agence de presse officielle APS. Il a annoncé que la composition de son équipe serait connue sous peu et qu’il entamait immédiatement des consultations.
«Autant je suis fier de cette confiance, autant je suis conscient de la lourdeur de la tâche qui a été celle de mes frères prédécesseurs et qui sera celle de mes successeurs au service de la patrie», a ajouté le nouveau Premier ministre, cité par APS. «Bouteflika conforte le FLN sur toute la ligne et remplace Ouyahia par Belkhadem», a écrit "Le Jeune Indépendant".
Fin du suspense, mais aussi fin du mystère qui entourait la crise politique. Et le tableau devient ainsi clair. Le président algérien place ses pions pour faciliter la réforme contestée de la Constitution. Une réforme qui permettra à Abdelaziz Bouteflika, élu en 1999 et réélu en 2004 pour cinq ans, de briguer un troisième mandat.
Autre article prévu par la réforme concerne l’instauration du poste de vice-président. Grâce à un tel poste, le FLN pourra garder temporairement les rênes du pouvoir en cas de maladie du chef d’Etat. 
L’éditorialiste de "Liberté" voit dans ce dénouement de crise une victoire du FLN.
Il remarque, cependant, que cette victoire expose le parti au pouvoir aux aléas de la gestion. «Car, poursuit l’éditorialiste, outre les chantiers politiques qu’il doit mener à leurs termes, en particulier la réconciliation nationale et les échéances électorales, à savoir les législatives de 2007 et la présidentielle de 2009, Belkhadem sera attendu également sur le front social».
"L’Expression", lui, met la barre très haut. «Celui qu’on qualifie de "barbéfélène" saura-t-il démentir ses détracteurs et accompagner l’Algérie pour l’aider à entrer de plain-pied dans le XXIe siècle ?», s’interroge le quotidien. Si l’Algérie compte sur un homme comme Belkhadem, ouvert aux thèses islamistes, pour entrer de plain-pied dans le XXIe siècle, on peut dire que le pari est perdu d’avance.

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