Algérie : Les élections vues de l’intérieur

Plus de 16,7 millions d’électeurs seront appelés aux urnes le 10 octobre prochain à l’occasion d’élections locales qui renouvèleront les représentants des conseils municipaux et des assemblées populaires de wilaya. Selon le ministre de l’Intérieur Nouredine Yazid Zerhouni, le corps électoral a été réduit depuis les législatives du 30 mai dernier (17,9 millions d’Algériens s’étaient alors inscrits) parce que les corps « constitués » (armée, police, protection civile notamment) et les électeurs établis à l’étranger « ne se sont pas, pour la grande majorité d’entre eux, fait réinscrire sur les listes électorales de leur commune d’inscription ». A cela s’est ajoutée une opération officielle d’« assainissement » des listes qui a entraîné la radiation de plus de 85.000 électeurs « pour double ou multiple inscriptions »
La campagne officielle débutera en Algérie le 19 septembre en l’absence du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD, démocrate, implanté en Kabylie), l’Alliance nationale républicaine (ANR, démocrate) et le Mouvement démocratique et social (MDS, communiste). Comme lors des législatives, ces trois formations ont décidé de boycotter le scrutin. Ce qui n’est pas le cas du Front des forces socialistes (FFS, démocrate) qui, en participant à ces élections, a provoqué ces derniers jours de nombreux mouvements de contestation en Kabylie, son fief. En quinze jours, plusieurs sièges locaux du parti ainsi que les domiciles de ses candidats ont été saccagés ou incendiés.
Selon le ministère de l’Intérieur , 523 listes totalisant plus de 32.600 candidats ont été déposées pour les assemblées populaires de wilaya (APW). 1.960 sièges sont à briguer pour les 24 partis politiques en lice. Le même jour, le renouvellement des conseils communaux concernera 8.059 listes, totalisant presque 120.000 candidats pour près de 14.000 sièges (APC). 22 partis politiques sont en lice pour ce scrutin.