Actualité

Algérie : Simulation de démocratie

Il y a une très grande différence entre avoir un système démocratique et faire semblant de vivre en démocratie. Quand on décide de s’engager sur la voie de la démocratisation, on ne fait plus dans la simulation. On ne masque plus. Sinon, tout ce que l’on fait se réduit à une mascarade inutile puisqu’elle ne convainc personne.
C’est ce qui se passe actuellement en Algérie. Intervenant lors d’une émission diffusée en direct sur la télévision algérienne, le mardi 8 mai, le coordonnateur de la Commission politique nationale de surveillance des législatives, Saïd Bouchaïr, a tenté de convaincre les électeurs algériens que toutes les mesures ont été prises pour que les prochaines élections se déroulent dans la transparence totale.
Mais, M. Bouchaïr l’a fait aussi maladroitement que, au bout de l’émission, la seule conclusion que l’on peut en tirer est que tout est improvisé et que rien n’est démocratiquement bétonné.
D’abord, en ce qui concerne la question des contrôleurs aux bureaux de vote censés représenter les différents candidats, il a avoué que la majorité des partis politiques n’auront pas cette possibilité. «Les partis n’ont pas assez de représentants et ne pourront pas couvrir tous les bureaux de vote», a-t-il dit. Mais, le problème n’est pas là. On comprend très bien que des partis dont la plupart viennent d’être créés et qui n’ont pas une base militante assez large – ou n’en ont pas du tout – aient du mal à trouver des contrôleurs. Mais, ce qui est plutôt bizarre, c’est la solution proposée par le responsable étatique de l’opération, à savoir que ces partis sous-traitent le contrôle à une autre formation. Cela veut dire demander à un concurrent de veiller au respect des règles du jeu. Mieux encore : M. Bouchaïr propose, en cas de non-acceptation de cette solution, de confier au hasard le choix de la formation qui va veiller à la transparence des élections en recourant au tirage au sort. Tout cela pour trouver des contrôleurs dont la présence donnerait une crédibilité aux résultats. Mais, le responsable de l’opération affirme, lui-même, que ces contrôleurs ne contrôlent rien. «Durant les précédents scrutins, j’ai moi-même visité plusieurs bureaux de vote et, le plus souvent, je ne trouvais pas les contrôleurs à leur place et quand je demandais où ils sont, on me disait que tel est en train de fumer à l’extérieur, que l’autre est allé chercher un sandwich..comment peut-on parler alors de transparence ?», a-t-il révélé. Il affirme ainsi que toutes les élections qui ont été organisées dernièrement – dont les présidentielles, certainement, – n’étaient pas très transparentes.
Une affirmation pour le moins étonnate de la part d’un responsable algérien.
En tout cas, ce qui est clair, c’est que le voisin algérien a besoin d’expertise en matière d’organisation des élections législatives. Le Maroc étant un pays très expérimenté en la matière puisqu’il organise des élections depuis 1962, pourrait donner un coup de main dans ce sens. Encore faut-il qu’il y ait, chez les responsables algériens, une véritable volonté de démocratisation. Mais, s’il s’agit uniquement de faire semblant, ça ils savent déjà le faire très bien.     

Articles similaires

ActualitéUne

La CNSS met en garde contre des risques de fraude guettant ses assurés

La Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) a mis en garde, mercredi,...

ActualitéUne

Dialogue social: interaction « très positive » du gouvernement avec les revendications de la classe ouvrière, selon l’UGTM

L’Union Générale des Travailleurs du Maroc (UGTM) a salué, mercredi à Rabat,...

ActualitéUne

Dialogue social: Le Chef du gouvernement reçoit une délégation de l’UGTM

Après l’UMT mardi, le Chef du gouvernement, M. Aziz Akhannouch a poursuivi...

ActualitéUne

Industrie : Un chiffre d’affaires record de 801,5 MMDH en 2022

Lors de la présentation de l’édition 2023 du baromètre du secteur Les...

EDITO

Couverture

Nos supplément spéciaux