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André Flahaut : «Le Maroc a pu servir de référence dans sa gestion de crise»

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Entretien avec André Flahaut, ministre d’Etat et président honoraire du Parlement fédéral de Belgique

Dans cet entretien, André Flahaut parle de l’expérience marocaine dans la gestion des crises et de la solidarité des pays du Nord à l’égard de ceux du Sud en ces temps de guerre en Ukraine, la crise alimentaire,…

ALM : Comment évaluez-vous l’expérience marocaine dans sa gestion des crises à tous les niveaux ?

André Flahaut : Du côté de la crise sanitaire, le Maroc a effectivement fourni un grand effort pour sa préparation à la gestion de la situation. Il a pu déjà servir de référence pour d’autres pays africains avec les moyens et les contraintes essentiels du Royaume. Je crois également que le Maroc essaie en quelque sorte de limiter au maximum les conséquences concernant la crise alimentaire, le climat ainsi que d’autres préoccupations prises en considération pendant ces derniers temps.

En raison du conflit russo-ukrainien et de nouvelles crises que traverse le monde, est-ce qu’il y a un manque de solidarité de l’Europe à l’égard des pays du Sud ?

Nous constatons qu’il y a eu une mobilisation rapide après la crise financière pour soutenir les pays africains, et moins rapide après la pandémie de la Covid. Puisque les pays qui produisaient leur vaccin et les détenteurs de brevets sur le produit en amont travaillaient pour eux-mêmes, en faveur de l’alimentation de leurs populations de doses suffisantes. Ce qui a conduit à une nouvelle réaction peu solidaire, mais à une solidarité sélective de l’Europe. Nous croyons qu’il faut donc veiller là où on se trouve à ce que les promesses soient respectées et les engagements tenus à l’égard des pays africains.

Est-ce qu’avec la période de reprise, les pays producteurs ont changé leur attitude vers les pays africains pauvres les plus affectés par ces crises ?

Les pays producteurs, comme la Belgique, dépendaient dans leur fabrication des détenteurs de brevets sur les vaccins. Mais, nous assistons après un certain moment à la mise en œuvre des politiques de solidarité, notamment par la création des unités de production de vaccin sur le territoire africain. Naturellement cela a pris un certain retard, mais nous pouvons dire que les promesses ont été tenues.

Est-ce que ces politiques de solidarité doivent être révisées par l’Europe ?

En temps de crise, il y a toujours une remise en cause des politiques et des corrections pour avoir une manière de travailler respectueuse de toutes les parties du monde, à commencer par l’Afrique. C’est clair qu’on est sorti de la guerre froide, mais celle-ci a laissé des séquelles sur le territoire européen. Le nouveau conflit sur le continent européen pourrait effectivement avoir comme conséquence la diminution de l’intérêt porté par les pays d’Europe à l’Afrique, notamment les moyens budgétaires importants décidés d’être attribués aux pays africains. Ces moyens budgétaires devraient être réaffectés pour la reconstruction de l’Ukraine au détriment des pays de l’Afrique.

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