Il est des personnes qui laissent un grand vide lorsqu’elles nous quittent. Aziz El Wadie, qui s’est éteint lundi matin, est forcément l’une d’elles. Ceux qui l’ont connu de près ou de loin vont garder la mémoire d’un homme de lettres très doué et surtout d’un militant des droits de l’Homme (un vrai) de première heure. C’est chose tout à fait normale dès lors que l’on sait que Feu Aziz a grandi dans un nid familial avec comme papa El Ouadie Al Assafi et comme maman Touria Sekkat. L’Histoire retiendra ainsi que le regretté a été l’un des plus jeunes détenus politiques de l’histoire contemporaine. Avec son frère, Salah, ils sont arrêtés en 1974, puis condamnés à 20 ans de prison ferme, pour appartenance au mouvement de la gauche marxiste, le «23 Mars». Il était donc encore mineur lorsqu’il découvrit les affres de la tristement célèbre prison de Derb Moulay Chrif. C’est après avoir purgé la moitié de la peine prononcée à son encontre qu’il quittera la prison suite à une grâce royale accordée par Feu Hassan II.
Après sa libération, le défunt mènera une carrière dans l’enseignement secondaire en tant que professeur d’Histoire et de Géographie. Il effectuera également un passage par la presse où il sera recruté par le quotidien Libération en tant que journaliste. Il marquera aussi la scène littéraire avec des œuvres comme le recueil «On a volé du rire» ou encore «Sel et poivre». Des œuvres qui permettent à l’âme de Aziz, même après nous avoir quittés, de rester parmi nous à jamais. Le regretté a été inhumé ce mardi au cimetière Chouhada en présence de sa petite mais également sa grande famille. Nos pensées vont à sa fille Boutaina, ses frères et sœurs Salah, Asmaa, Taoufik, Jamal, Khalid et Wafaa.
«Nous sommes à Dieu et à Lui nous retournons».