Au grand bonheur des salariés et des ménages de la classe moyenne, la mesure instaurée dans la LF 2025 produit ses effets dans l’immédiat. Des simulations de gains mensuels ainsi que des témoignages et impressions recueillis par Aujourd’hui le Maroc
L’année commence bien pour les salariés aussi dans le privé que la fonction publique. Et pour cause, ils ont vu sur leur fiche de paie de ce mois de janvier l’effet sonnant et trébuchant de la révision du barème de l’Impôt sur le revenu (IR) instaurée au titre de la loi de Finances 2025.
Une mesure qui s’est traduite immédiatement par une augmentation du salaire mensuel net grâce aux gains mensuels non négligeables sur le montant de l’IR.
Pour estimer ces gains d’impôts, Aujourd’hui Le Maroc a fait une synthèse composée de plusieurs simulations réalisées, pour son compte, par des cabinets et consultants en RH et en fiscalité des salaires. Et le moins qu’on puisse dire est que ces gains atteignent parfois des niveaux significatifs.
Ainsi si les gains d’impôts commencent dès les salaires mensuels de 6.000 DH qui sont désormais exonérés et paient zéro impôt au titre de l’IR, soit une économie d’impôt de 4.200 DH, les gains deviennent de plus en plus conséquents en montant dans les tranches de salaires.
Un salarié qui percevait en net mensuel 9.000 DH aura désormais sur sa fiche 9.345 DH, soit un supplément mensuel de 345 DH ou encore 4.140 DH par an. Le gain d’impôt mensuel qui se retrouve donc dans le net atteint 485 DH pour un net mensuel de 20.000 DH, 565 DH pour 25.000 DH et avoisine les 700 DH pour un net mensuel de 30.000 DH. Autant dire que ce sont bel et bien les ménages de la classe moyenne qui ressentiront et ressentent déjà le plus les effets bénéfiques de cette réforme.
Pour Rachid et Amina, un jeune couple de cadres avec un enfant et qui viennent à peine de contracter un crédit logement, « le supplément d’environ 1.000 DH au titre de nos deux salaires est une aubaine pour faire baisser la pression de la mensualité bancaire ». Le jeune couple n’avait pas prévu un tel supplément de revenus au moment de faire leur budget immobilier. Du coup, explique Rachid, « les 1.000 DH pourraient servir d’épargne pour nos vacances d’été » en reconnaissant que de « toutes les manières le geste du gouvernement nous apportera une précieuse bouffée d’oxygène mensuelle ».
Pour Youssef, cadre financier senior dans une entreprise industrielle, «le geste du gouvernement de baisser le barème de l’IR est une excellente nouvelle car il était temps de s’occuper aussi de la classe moyenne» qui, pour lui, est «le principal moteur de l’économie nationale par le niveau de sa consommation, de ses dépenses et de son épargne aussi». Et à propos d’épargne, en bon financier qu’il est, Youssef sait déjà l’affectation de ses 900 DH supplémentaires qu’il a eu sur la fiche de paie en cette fin du mois de janvier. «Ils iront directement dans les comptes d’épargne que je prépare pour les études supérieures des enfants».
Même réflexe du côté d’Ismail, développeur commercial, dont le salaire mensuel est passé en ce mois de janvier de 9.400 à 9.800 DH. C’est là la partie fixe de son revenu mensuel constitué aussi de commissions sur les ventes. Pour Ismail, «les 400 DH, un cadeau auquel on ne s’attendait pas, iront directement dans le compte sur carnet».
A l’image de ces témoignages dont le profil est représentatif de cette classe moyenne marocaine, active, souvent dans le salariat ou les professions libérales, urbaine et pesant assurément lourd dans l’économie nationale, la révision du barème de l’IR au titre de la LF2025 avait justement pour principal objectif d’apporter aux ménages de cette classe moyenne un plus chaque mois, un coup de pouce pour la consommation, l’investissement et, pourquoi pas, l’épargne. Un geste qui, selon les déclarations de Fouzi Lekjaa au moment de l’examen du projet de LF au Parlement, coûterait à l’État quelque 5,2 milliards DH.
Mais en cette fin de janvier 2025, les impressions et réactions positives suscitées par la mesure au sein de la classe moyenne confirment bien sa pertinence et son bien-fondé : la baisse de de l’IR s’est transformée mécaniquement en un supplément de salaire donc un plus en pouvoir d’achat. C’était d’ailleurs là le principal objectif de cet acte politique.
Nouvelles mesures. Le réaménagement du barème progressif des taux de l’impôt sur le revenu (IR) figure parmi les mesures fiscales de la loi de Finances 2025. Il se présente par le relèvement de la première tranche du barème relative au revenu net exonéré de 30 000 à 40 000 dirhams, la révision des autres tranches du barème, afin de les élargir et de réduire leur taux d’imposition, se traduisant par une réduction de ces taux allant jusqu’à 50 % ainsi que la réduction du taux marginal du barème précité de 38 à 37 %. Il est à noter que ce réaménagement s’inscrit dans le cadre de la réforme de l’IR qui s’inscrit dans la continuité de la mise en œuvre de la loi cadre n° 69-19 portant réforme fiscale et de l’exécution de l’engagement du gouvernement prévu par l’accord d’avril 2024 relatif au dialogue social. La finalité étant d’améliorer les revenus des salariés et des retraités, à travers la réduction de leur charge fiscale en matière d’impôt sur le revenu.
Ci-après un récapitulatif des principales modifications introduites dans le cadre de la loi de Finances 2025 :