La plupart des objectifs du Contrat-programme, signé en septembre 2011, ont été réalisés voire même dépassés, s’est félicité le PDG de Royal Air Maroc (RAM), Driss Benhima.
Concernant les dépenses, la RAM a atteint ses objectifs en seulement 8 mois, notamment grâce à la suppression des 20 lignes les plus déficitaires et des ressources y afférentes et aussi grâce au plan de réduction des effectifs réalisé avec un an et demi d’avance, a avancé M. Benhima lors de la présentation de la situation financière de la compagnie nationale devant la commission des finances à la Chambre des représentants.
Quant au volet social, l’effectif est passé de 5.600 agents à 3.900 en juin 2012. La compagnie est également en avance sur ses objectifs de réduction des consommations de carburant grâce à la coopération des pilotes et à un nouveau logiciel de planification des vols. Tandis que la ponctualité a fortement progressé ainsi que les indicateurs d’incidents bagages, a indiqué M. Benhima, cité par un communiqué de la compagnie nationale.
Le Président de la RAM a souligné aussi que la contraction de la flotte a permis son rajeunissement à moins de sept ans d’âge moyen et qu’un programme de rénovation des cabines, en particulier pour les long-courriers, est en cours de réalisation.
Il a affirmé à cet égard que les résultats provisoires d’exploitation actuels indiquant une reconstitution meilleure que prévue des fonds propres de 600 millions de dirhams, éviteront le recours à une nouvelle augmentation de capital de 1,2 milliard de dirhams (MMDH) comme prévue en 2013 et 2014 par le contrat programme surtout si la tendance actuelle se confirme.
Il a indiqué également que la compagnie se penche actuellement, en collaboration avec des experts en la matière, sur le plan de développement 2015-2025.
« Nous devons identifier les marchés porteurs de RAM, la configuration de la flotte pour cette période, les besoins éventuels en financement additionnel et les atouts que présenterait un partenariat stratégique avec un opérateur international », a expliqué M. Benhima.
Le PDG de la RAM a insisté toutefois sur le fait qu’il « n’est pas question que l’Etat perde le contrôle stratégique de la compagnie et qu’il restera à lui, actionnaire majoritaire, de se prononcer sur l’entrée éventuelle d’un partenaire et sur son choix ».
A cet égard, il a souligné que la meilleure santé financière de Royal Air Maroc et la réussite de sa restructuration permettront de prendre ces importantes décisions dans un esprit serein et sans contrainte particulière. Avant de conclure que « la RAM n’est pas à brader et le choix de ses partenaires se fera dans le respect des intérêts stratégiques du Royaume ».
Par ailleurs, M.Benhima a regretté « le retard » pris dans la conclusion du contrat programme. « Il a fallu attendre un an et demi pour que qu’il soit signé ce qui a été profondément préjudiciable aux intérêts de la compagnie et de ceux de l’Etat actionnaire », a-t-il déploré.
Il a rappelé que la RAM avait demandé la mise en place du contrat programme dès mars 2010 « non pas pour nous donner une subvention destinée à couvrir les pertes d’exploitation mais pour nous donner les moyens financiers d’opérer les transformations indispensables pour que nous redevenions rapidement une machine à faire des profits », a-t-il précisé.
M. Benhima a mis en exergue le rôle primordial de SM le Roi Mohammed VI dans la réussite de l’opération de restructuration de Royal Air Maroc.
« L’intervention du Souverain a été capitale pour le sauvetage de cette institution nationale, et aujourd’hui, à quelques jours du premier anniversaire de la signature du contrat programme avec l’Etat, on s’interroge sur le sort de la compagnie s’il n’y avait pas l’intervention Royale », a-t-il souligné.
La signature devant Sa Majesté le Roi de la convention passée avec le Fonds Hassan II de Développement Economique et Social qui s’est traduite par son entrée en capital pour 1,6 MM DH, a constitué un tournant majeur dans les relations entre la RAM et l’Etat et une grande marque de confiance envers les différents corps de métier de la compagnie, a-t-il soutenu.
En effet le contrat programme s’articule autour de cinq piliers, à savoir la rationalisation des dépenses, la contraction de l’organisation et l’amélioration de la qualité de service, la réduction des effectifs et le plan de départs négociés , l’augmentation de capital, les engagements de l’Etat, et la stratégie de développement et de recentrage sur le cÂœur de métier.
La RAM s’est engagée aussi à améliorer sa gouvernance, à garantir sa qualité de service et à se concentrer sur son cœur de métier en abandonnant toutes ses activités annexes, en particulier dans l’industrie et l’hôtellerie.
Les autres objectifs du contrat programme ont consisté à clarifier les attentes de l’Etat vis-à-vis de RAM, à rappeler la nécessité d’une bonne coordination de l’ONDA avec la RAM et la mise en place de mécanismes visant à l’équilibre des lignes de service public comme le réseau domestique, de certaines lignes touristiques et du transport des pèlerins.
M. Benhima a tenu à rendre un vibrant hommage aux différents corps de métier de la compagnie et aux partenaires sociaux qui, selon lui, « ont fait preuve d’un grand sens de responsabilité et d’un esprit d’abnégation tout au long de la crise ».