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Bouteflika reconduit le même gouvernement

Lors de la campagne présidentielle, Abdelaziz Bouteflika s’était présenté comme l’adversaire de l’hyperpuissance militaire. Aujourd’hui, on constate que cette mise en scène avait pour but de créer un semblant de démocratie. Mais, cette supercherie politique n’a trompé personne car tout le monde sait que les militaires algériens ont du mal à lâcher du lest. La composition du nouveau gouvernement algérien a été rendue publique lundi soir. « Un Exécutif sans grand changement », c’est ainsi que les observateurs algériens et internationaux ont qualifié ce nouveau gouvernement. Non seulement Bouteflika a reconduit le même Premier ministre, Ahmed Ouyahia, mais il a également gardé les mêmes personnalités aux postes clés du gouvernement. Vus du Maroc, ces postes clés sont incontestablement ceux de l’Intérieur et des Affaires étrangères. Ils demeurent occupés, respectivement, Nourredine Yazid Zerhouni et Abdelaziz Belkhadem, les deux seuls ministres d’Etat du gouvernement algérien. Inutile de rappeler qu’en Algérie, les relations avec le Maroc relèvent du ressort de l’Armée nationale populaire (ANP), dirigée par des ténors comme le général de corps d’armée, Mohamed Lamari, chef d’état-major de l’ANP. Aussi, depuis que Bouteflika a pris en charge le ministère de la Défense, l’ANP a préféré mettre tout son poids sur les deux départements précités: l’Intérieur et les Affaires étrangères.
Ces deux ministères sont manifestement occupés par des hommes politiques ayant un poids considérable dans la prise de décision. Ils font partie, comme Bouteflika, de l’école Boumediene. En clair, il est difficile de parier sur un rapprochement entre Rabat et Alger sous leur « règne ». Tout d’abord, Noureddine Yazid Zerhouni, ministre d’Etat et ministre de l’Intérieur, est un compagnon de longue date d’Abdelaziz Bouteflika. D’ailleurs, ils sont, tous les deux, originaires de la même région, celle de Tlemcen, à quelques kilomètres de la frontière marocaine. Zerhouni est un militaire, du grade de colonel. En 1955, il était membre du FLN au Maroc.
Une base de soutien, militaire et logistique, aux combattants de l’ALN. Dès 1962, Zerhouni a pris en charge le développement des services renseignement y compris la direction des relations extérieures auprès du ministère de la Défense. En 1976, il faisait partie des officiers de la sécurité militaire algériens qui ont participé à la fameuse bataille d’Amgala, de 1976, où plusieurs dizaines de militaires algériens se sont fait capturer par l’armée marocaine. Abdelaziz Bouteflika, n’a pas eu une carrière aussi mouvementée que Zerhouni. Toutefois, il fait partie de la vieille garde de Boumediene puisqu’en 1972, il fut nommé, directeur-adjoint des relations internationales à la Présidence de la République. Depuis 1997, il fut élu député et s’est consacré à l’action parlementaire, jusqu’en 1990, où il fut élu président de l’Assemblée Populaire Nationale (APN). Belkhadem est également considéré comme l’un des plus fervents défenseurs du polisario. Même s’il est difficile d’affirmer que ces deux hommes, Zerhouni et Belkhadem, sont des ennemis du Maroc, on peut aisément avancer qu’ils freinent le rapprochement algéro-marocain.

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