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Capacité de stockage, ports, réseaux gazoducs, interconnexion, cabotage, transbordement, soutage… Comment le Maroc se prépare à devenir un hub énergétique

© D.R

Les projets s’inscrivent dans le cadre de la stratégie nationale pour renforcer la sécurité énergétique et soutenir le développement durable.

Energie: Le Maroc renforce ses infrastructures énergétiques dans le cadre d’une véritable stratégie avec un calendrier précis avec l’objectif affiché de garantir une souveraineté en la matière. Les détails.

La stratégie marocaine en matière d’indépendance énergétique est en marche. Le Royaume compte ainsi se doter d’infrastructures répondant aux normes les plus strictes. Ces infrastructures visent à optimiser le transbordement, le soutage, le cabotage et la réception des hydrocarbures, tout en répondant à la demande croissante en énergie. Elles s’inscrivent ainsi dans le cadre de la stratégie nationale pour renforcer la sécurité énergétique et soutenir le développement durable. Une stratégie qui prend en compte la planification des flux énergétiques au Maroc. Dans ce sens, le ministère de la transition énergétique et du développement durable, en collaboration avec le ministère de l’équipement et de l’eau, vient de présenter une analyse détaillée des flux énergétiques et des infrastructures liées aux produits pétroliers et au gaz au Maroc.

Consommation en 2024

Dans le cadre de l’analyse détaillée des flux énergétiques, les responsables ont relevé une augmentation globale de la consommation des produits énergétiques de 6 % en 2024. La consumation globale est répartie comme suit: Gasoil (52 %), Butane (23 %), Fuel (9 %), Supercarburant (6 %), Propane (2 %). ​Concernant les capacités de stockage, la même source signale une augmentation de 25 % au port de Jorf Lasfar. ​Il faut préciser que les infrastructures de stockage du gaz butane ont connu une hausse de 43 % grâce à la réalisation de la 4ème cavité de la SOMAS. ​

Une augmentation globale de la consommation des produits énergétiques de 6 % a été relevée en 2024. (D.R)

À l’horizon 2030, 2 millions de m³ de nouvelles capacités de stockage sont programmés, dont 51 % dédiés au gasoil. ​Par ailleurs, le document présente une projection des capacités portuaires liées aux produits pétroliers à l’horizon 2030. ​Il y a tout d’abord les ports existants avec nouvelles capacités, notamment le port de Mohammedia avec une capacité projetée de 25 MT/an, le port d’Agadir avec une capacité projetée de 2,5 MT/an ainsi que le port de Laâyoune avec une capacité projetée de 1,8 MT/an. S’agissant des nouveaux ports avec postes pétroliers projetés, l’analyse mentionne le port de Dakhla Atlantique avec une capacité projetée de 5 MT/an. ​

Feuille de route gazière

Les responsables ont également pris en compte la feuille de route gazière établie par le pays à court terme (2025-2027) avec le développement de gazoducs et terminaux GNL (Nador West Med, ports atlantiques); à moyen terme (2027-2030) avec l’expansion des infrastructures GNL (port de Dakhla Atlantique) et gazoducs vers le sud; et enfin à long terme (2030 et au-delà) avec une interconnexion régionale avec les réseaux mauritanien et sénégalais, et développement de l’hydrogène vert. Concrètement, le pays projette dans le cadre de la feuille de route gazière sur le court terme (2025-2027) d’assurer le transport pour la production domestique avec des gazoducs nécessaires au démarrage d’activité des bassins de Tendrara et Anchois (connexions au GME). Il est question du développement simultané de plusieurs points d’entrée du GNL (gaz naturel liquéfié). Il s’agit notamment du développement d’un terminal GNL au port de Nador West Med («Projet Terminal GNL NWM»), le développement des gazoducs de connexion NWM-GME et GME-Mohammedia («Projets Gazoducs») ainsi que le développement d’un Terminal GNL dans un port atlantique. Concernant le moyen terme (2027-2030), la feuille de route table sur de nouveaux points d’entrée du GNL pour accompagner la croissance du marché grâce notamment au développement d’un Terminal GNL au port de Dakhla Atlantique ainsi que le développement de gazoducs vers le sud pour accompagner le développement de la demande et connecter les futurs terminaux. Enfin, sur le long terme (2030 et au-delà), le pays prévoit la mise en place de l’interconnexion régionale avec une connexion du réseau national de gazoducs aux réseaux mauritanien et sénégalais et au Gazoduc Africain Atlantique. Il sera question en outre de l’exploitation des synergies avec l’hydrogène vert et ses dérivés.

Investissement

Pou rappel, le Maroc était présent ​à l’édition 2025 de CERAWeek, en mars dernier à Houston, aux États-Unis, sous le thème «Progrès : stratégies énergétiques pour un monde complexe». Cet événement international de premier plan constitue une plateforme réunissant les principaux acteurs du secteur énergétique, les décideurs, les investisseurs et les experts pour débattre des enjeux cruciaux liés à la transition énergétique mondiale. Lors de cette conférence, Leila Benali, ministre de la transition énergétique et du développement durable, avait pris part à une série de sessions et de réunions de haut niveau aux côtés de leaders politiques, de responsables gouvernementaux et de figures influentes du secteur privé.

 

Le Maroc prévoit la mise en place de l’interconnexion régionale avec une connexion du réseau national de gazoducs aux réseaux mauritanien et sénégalais et au Gazoduc Africain Atlantique.

Les discussions ont mis en exergue l’urgence d’accroître les investissements dans les infrastructures afin d’accélérer la transition énergétique et de stimuler la croissance économique. La ministre avait également présenté la stratégie énergétique du Royaume, qui vise à concilier sécurité énergétique, accessibilité et durabilité, tout en tenant compte des défis géopolitiques et technologiques. Cette stratégie repose sur trois piliers : l’accélération du recours aux énergies renouvelables, l’amélioration de l’efficacité énergétique et le renforcement de l’intégration régionale. Grâce à des réformes structurelles profondes et à des investissements majeurs, la part des énergies renouvelables a atteint 44 % de la capacité installée, avec un investissement de 2 milliards de dollars, générant ainsi des milliers d’emplois. Par ailleurs, l’année 2025 devrait connaître une accélération significative des investissements dans le secteur de l’énergie.
Dans ce contexte, Mme Benali a souligné l’importance de faire de l’investissement dans les infrastructures un pilier fondamental des stratégies énergétiques, tout en insistant sur la nécessité d’adopter des politiques énergétiques plus intelligentes et durables pour garantir la sécurité énergétique et la maîtrise des coûts.

C’est le titre de la boite

Réseau énergétique européen

Interconnexion. Mme Benali a rappelé que le Maroc est le seul pays africain interconnecté au réseau énergétique européen, ce qui en fait un corridor énergétique stratégique reliant l’Europe, l’Afrique et le bassin atlantique.
Concernant l’interconnexion électrique, la ministre a mis l’accent sur l’importance des corridors énergétiques pour renforcer la sécurité énergétique, promouvoir l’intégration économique et réduire les coûts de l’énergie. Dans cette optique, le Maroc poursuit son engagement en faveur de l’expansion de ses infrastructures électriques et gazières, notamment à travers les récents accords avec la Mauritanie et la France, ainsi que le projet stratégique du gazoduc Maroc-Nigeria.

En matière d’hydrogène vert, le Maroc a déjà sélectionné plusieurs investisseurs nationaux et internationaux pour des projets d’une valeur totale de 33 milliards de dollars, réaffirmant ainsi son ambition de devenir un acteur clé de la transition énergétique mondiale. Il faut signaler que la ministre avait en marge de CERAWeek tenu des rencontres bilatérales avec plusieurs responsables gouvernementaux et figures influentes du secteur privé. Elle a notamment discuté avec Chris Wright, secrétaire d’État américain à l’énergie, de la coopération active et continue entre le Maroc et les États-Unis, ainsi que des opportunités à venir pour renforcer les relations bilatérales dans le domaine énergétique. Elle s’est également entretenue avec Jassim Al-Shirawi, secrétaire général du Forum international de l’énergie (IEF), et a échangé avec lui sur les défis et opportunités liés à la coopération énergétique mondiale et les perspectives de collaboration entre le Maroc et l’IEF.

Indicateurs

Consommation globale

La consommation globale en 2024 est répartie comme suit: Gasoil (52 %), Butane (23%), Fuel (9 %), Supercarburant (6 %), Propane (2 %).

Capacité de stockage

​Concernant les capacités de stockage, une augmentation de 25 % au port de Jorf Lasfar est signalée. ​Il faut préciser que les infrastructures de stockage du gaz butane ont connu une hausse de 43 % grâce à la réalisation de la 4ème cavité de la SOMAS. ​

Nouvelles capacités

À l’horizon 2030, 2 millions de m³ de nouvelles capacités de stockage sont programmés, dont 51 % dédiés au gasoil, selon les données actuellement disponibles.

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