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Carnets parisiens : Rama Yade choisit l’opposition à François Fillon

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Tous ceux qui avaient parié que Rama Yade, la femme politique préférée des Français, resterait inactive à attendre sagement que les anges se penchent sur son destin, se sont trompés. Rama Yade, une ambition effervescente, un tempérament sanguin, une indépendance d’esprit et de comportement juvénile, n’est pas restée longtemps dans l’ombre, à cuver la frustration d’être débarquée du gouvernement alors que sa popularité était censée la protéger. Elle vient d’annoncer qu’elle quitte l’UMP pour rallier le Parti radical de Jean-Louis Borloo, un autre grand déçu du remaniement. L’argument officiel qu’elle développe à longueur d’interviews est que l’UMP, sous la houlette de Jean-François Copé, n’accorde pas suffisamment d’importance à une thématique qui l’intéresse au plus haut point, à savoir la cohésion nationale. Elle reproche au nouveau secrétaire général de l’UMP d’inscrire la totalité de sa stratégie dans la lutte, voire la compétition avec le Front National de Marine Le Pen et d’oublier de traiter les maux sociaux dont souffrent les Français. Il paraît clair qu’il y a une vraie incompatibilité de caractère et de talents entre Rama Yade et Jean-François Copé qui possède dans son écurie une autre recalée du gouvernement, l’ancien garde des Sceaux Rachida Dati.
Les deux ex-icônes de la diversité n’étaient pas connues pour entretenir des rapports cordiaux. Une jalousie morbide entachait leurs relations. Nicolas Sarkozy n’a jamais réellement souhaité le départ de Rama Yade du gouvernement. Malgré ses excès, ses bavures, ses coups de sang, Rama Yade avait un grand potentiel de séduction. Ce qui explique une cote d’estime dans les sondages qui flirte avec les cimes. Sa sortie du gouvernement, elle la doit à la rancune froide de François Fillon qui ne lui a jamais pardonné ses écarts de langage et ses signes d’insoumission gouvernementale. Son éjection du casting du gouvernement possède les mêmes ressorts qui expliquent qu’un ministre, aux faillites retentissantes comme Roselyne Bachelot, peut conserver son poste. Rama Yade dit avoir été reçue par Nicolas Sarkozy qui lui aurait fait de nombreuses propositions pour relancer sa carrière. La dernière rumeur politique faisait état de l’intention du président de la République de la nommer ambassadeur de France à l’UNESCO. Même si le projet ne s’est pas conclu, il révèle les attentions que met Nicolas Sarkozy à dorloter les recalés du remaniement de crainte de les voir prendre le maquis de l’opposition. De cette accusation de vouloir entrer dans l’opposition, Rama Yade s’en défend de manière tiède et presque démagogique, surtout lorsqu’ elle affirme, sans le moindre trait d’humour ou le petit soupçon d’ironie, que «le Sarkozysme peut vivre à l’extérieur de l’UMP». Ou lorsqu’on lui demande qui de Nicolas Sarkozy ou Jean-Louis Borloo va-t-elle soutenir lors de la présidentielle de 2012, elle répond avec une moue de midinette : «J’ai le cœur assez grand pour en aimer deux». En rejoignant Jean-Louis Borloo, Rama Yade sait qu’elle met le pied dans une opposition sourde à François Fillon et à l’architecture gouvernementale actuelle. Et toute sa difficulté actuelle est de faire une synthèse intelligente et efficace entre l’indispensable fidélité à Nicolas Sarkozy et la nécessité de montrer ses crocs pour prendre sa revanche.

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