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Christine Boutin victime d’un emploi de complaisance

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Voici une affaire qui ne pouvait tomber plus mal pour le gouvernement de Nicolas Sarkozy. Celle de la révélation d’une mission de complaisance accordée à Christine Boutin, ex-ministre du Logement. Chargée de réfléchir aux conséquences sociales de la mondialisation en échange d’un salaire mensuel de 9.500 euros, Christine Boutin les cumule avec sa retraire de parlementaire évaluée à 6.000 euros par mois. Ce à quoi s’ajoutent ses 2.600 euros d’indemnités en tant que conseillère des Yvelines.Autant dire que la présidente du Parti chrétien et catholique a tiré le gros lot. L’affaire révélée par l’impertinent «Canard Enchaîné» provoque à Paris un énorme scandale. Et pour cause. Elle intervient à un moment crucial où le gouvernement de Nicolas Sarkozy est contraint, effet de la crise oblige, de pratiquer une rigueur économique qui ne veut pas dire son nom, de dégraisser et de réduire le train de l’Etat, de se livrer à une véritable chasse au gaspillage pour rééquilibrer les comptes et alléger les déficits. C’est en tout cas le grand slogan mobilisateur lancé par le président de la République. Elle tombe aussi à un moment crucial où le gouvernement lance sa contestable réforme de la retraite. Christine Boutin n’est pas une inconnue du grand public. Il est vrai qu’elle n’a pas la gouaille d’une Roselyne Bachelot, ni le charme et la jeunesse d’une Chantal Jouanno, ni le négligé involontaire d’une Fadela Amara, ni même la raideur militaire d’une Michelle Alliot-Marie. Mais elle a cette indescriptible tendance bigote à vouloir exprimer une charité chrétienne là où il n’y avait que de l’opportunisme politique. Son échec au ministère du Logement et les nombreux scandales qui avaient secoué son administration, avaient obligé Nicolas Sarkozy à ne pas la reconduire dans le casting des nombreux gouvernements Fillon qui se sont succédé. Elle en garda une amertume tenace puisqu’elle ne ratait aucune occasion pour rappeler la manière cavalière avec laquelle son départ du gouvernement lui fut annoncé. Juste après son départ, Christine Boutin, vigoureuse opposante par éthique chrétienne poussée à l’extrême à l’avortement, à l’euthanasie, au PACS et l’adoption d’enfants par les couples homosexuels, s’est faite remarquer par ses nombreuses interventions dans les médias où elle s’est montrée très critique à l’égard des choix de Nicolas Sarkozy. Frustrée jusqu’à l’irritation, elle proférait des menaces à peine voilées de livrer une bataille indépendante et de vendre chèrement sa peau. Puis subitement, Christine Boutin à qui il fut un temps promis le siège d’ambassadeur après du Vatican, sombra dans un silence radio et a disparu des grandes lignes de l’actualité C’est qu’entre-temps, elle prit possession de cette juteuse mission de réflexion sur les conséquences sociales de la mondialisation. Christine Boutin se défend d’avoir été achetée par un tel poste. L’opposition et une partie de la majorité tirent à boulets rouges sur les pratiques condamnables d’une république «bananière». Tandis que le gouvernement, conscient de l’effet désastreux d’une telle affaire, fait monter au créneau ses grands orateurs pour défendre la pertinence politique et le sérieux d’un tel choix. Sans grande garantie qu’il soit entendu ou compris.

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