Après la bande de Gaza toute cette semaine, ce sont deux colonies de Sanour et Homesh que les militaires israéliens sont chargés d’évacuer. Dans la colonie de Sanour, 110 habitants, les convois militaires sont arrivés mardi matin pour évacuer colons et militants venus en renfort. Les portes de la synagogue, soudées par les anti-retrait, sont découpées à la scie circulaire ou à la tronçonneuse et les occupants sont sortis un par un par les soldats.
Des bulldozers ont aussi dû être utilisés pour repousser les barricades de fortune construites par les colons. Sur le toit de l’édifice religieux, une douzaine de manifestants, eux aussi, devront se résigner à abandonner la résistance. Non loin de là, dans la colonie de Homesh, les mêmes scènes de résistance pacifique, les mêmes scènes de désarroi et de douleur chez les colons. Sur la route menant à cette colonie, des militants ont même déversé de l’huile afin de ralentir la progression des convois militaires. Les résistants sont emmenés un par un et placés dans des bus.
"Nous avons complètement évacué les résidents de Sanour et nous sommes en train d’achever l’évacuation des résidents de Homesh", a déclaré le porte-parole à l’AFP, en référence à la colonie voisine. Auparavant, des unités spéciales de la police israélienne avaient réussi à prendre pied mardi sur le toit de l’ancien poste de police mandataire britannique de la colonie de Sanour et en avaient délogé la cinquantaine d’opposants au retrait qui y étaient retranchés. 600 personnes, en grande majorité des militants ultra nationalistes, venus s’opposer au retrait, ont été évacués de Sanour.
"Nous sommes dans la dernière phase de l’évacuation de Homesh après avoir évacué déjà 800 personnes", a déclaré aux journalistes le colonel David Souissa, commandant d’un des régiments chargés de l’opération.
Israël a mis fin lundi à la colonisation de la bande de Gaza en évacuant Netzarim, la dernière des 21 implantations juives de ce territoire palestinien occupé depuis 38 ans. Dix-sept localités du Néguev et de Galilée sont prêtes à accueillir les quelque 8.500 colons évacués de la bande de Gaza et de quatre colonies du nord de la Cisjordanie, selon un plan mis au point par le numéro deux du cabinet israélien, Shimon Peres. Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a téléphoné lundi soir au Premier ministre israélien Ariel Sharon pour le féliciter du retrait de la bande de Gaza qu’il a qualifié de "décision courageuse et historique". Tous deux ont par ailleurs convenu de se rencontrer "bientôt".