Belkacem Lounès, président sortant du congrès mondial amazigh (CMA) a été élu pour un nouveau mandat à la tête de cette ONG à l’issue des travaux de son quatrième congrès tenu pour la première fois au Maroc.
A la fin de ces travaux qu’avait abrités la chambre de commerce et de l’industrie de Nador, les près de 400 congressistes ont élu le conseil fédéral qui s’est attelé, à son tour, à l’élection du Bureau mondial représentant à l’international l’amazighité.
Belkacem Lounès avait pourtant indiqué avant l’ouverture des travaux de ce quatrième congrès qu’il ne briguerait pas de nouveau mandat à la présidence du CMA, la tradition voulant que ce poste revienne à un représentant du pays qui accueille le congrès. Toutefois, l’instance dirigeante du CMA issue de ces travaux a vu arriver aux commandes dix militants amazighs marocains dont Rachid Raha qui n’est autre que l’ex-président du même CMA, élu au poste de vice-président. La nouveauté également lors de ces rencontres de Nador est la désignation pour la première fois de trois chargés de mission permanents devant s’acquitter d’engagements pris devant les congressistes. Il s’agit de Hadizatou François, Mohamed Bouchdoug et Mustapha Ben Amar. Cette quatrième édition du congrès du CMA ne s’est pas déroulée sans couacs. Quelques jours avant le début des travaux, la délégation marocaine, mais aussi les autres représentant une dizaine de pays de «Tamzgha» ne disposaient pas encore de la moindre plate-forme de travail. Les organisateurs, se trouvant hors du Maroc, n’avaient pas jugé urgent de faire part aux participants des documents préparés ou en cours de l’être. Pour ne rien arranger encore, la délégation algérienne, l’une des plus importantes parmi celles attendues à Nador, n’a pu être au rendez-vous. D’ailleurs, cette même délégation n’a pu participer à la précédente édition, tenue en 2002 à Roubaix en France.
Quelques jours également avant l’ouverture de ces travaux à Nador, Belkacem Lounès s’expliquait quant au choix du Maroc, pour la première fois, pour abriter cette quatrième édition. Il affirmait, entre autres, que cela avait été rendu possible par l’évolution que connaît le champ des libertés au Maroc, mais aussi par la décision royale d’exonérer les ressortissants algériens de visa. Au Maroc, plus d’une dizaine d’associations amazighes sont membres du Congrès mondial amazigh et dont l’AMREC (Association marocaine pour la recherche et l’échange culturel) dirigée par Brahim Akhyat et fondée, il y a près de trente ans par plusieurs étudiants amazighs dont feu Brahim Azaykou.
Le CMA, dont le siège est en France, milite pour la consécration de la langue et de la culture amazighes, mais aussi pour les droits économiques et sociaux des « peuples d’origine ».