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Confidences de sources diplomatiques indiennes à Rabat : Les dessous de l’embrasement au Cachemire

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L’embrasement de la région a par ailleurs et particulièrement inquiété l’opinion publique internationale à cause du risque de l’usage du nucléaire.

Frappes : La riposte de New Delhi a consisté en des frappes précises ciblant «des bases terroristes soigneusement choisies, dont les liens avec des attaques antérieures ou futures étaient connus».

Un calme précaire et prudent semble régner aux frontières entre l’Inde et le Pakistan après l’annonce le 10 mai d’un accord de cessez-le-feu entre les deux voisins. La région s’était de nouveau embrasée à la suite d’une attaque armée qui, le 22 avril, avait coûté la vie à 26 civils de nationalité indienne dans la localité de Pahalgam située dans la province Jammu-Cachemire. Un acte qui a été officiellement revendiqué par un groupe nommé «The Resistance Front» (TRF), lui-même émanation du groupe dit Lashkar-e-Taiba. Suite à cette attaque qualifiée de «la plus meurtrière depuis les attentats de Mumbai en 2008», des sources diplomatiques indiennes à Rabat font remarquer que la riposte de New Delhi a consisté en des frappes précises ciblant «des bases terroristes soigneusement choisies, dont les liens avec des attaques antérieures ou futures étaient connus» et non pas, poursuivent les mêmes sources, «des infrastructures civiles, militaires ni aucun site religieux».

Les sources diplomatiques indiennes à Rabat expliquent, à ce titre, que grâce à cette opération, «plus d’une centaine de combattants terroristes de haut rang ont été éliminés et plusieurs infrastructures clés ont été détruites » en insistant sur «le caractère précis, mesuré et non-escalatoire de ces frappes».
Il faut aussi rappeler que suite à ces frappes opérées les 6 et 7 mai, l’armée pakistanaise a procédé, pour sa part, à des frappes d’artillerie et de drones dans la nuit du 8 au 9 mai, «visant des communautés civiles minoritaires», selon des sources diplomatiques indiennes qui qualifient ces frappes de «violation du cessez-le-feu le long de la ligne de contrôle».
À la suite de cette contre-offensive, un cessez-le-feu a été rétabli le 10 mai, après une demande officielle de désescalade formulée par le Pakistan au directeur général des opérations militaires indiennes. Toutefois, les autorités indiennes restent en état d’alerte élevée, affirmant qu’elles ne toléreront aucune reprise d’activités terroristes ou provocations.

L’embrasement de la région a par ailleurs et particulièrement inquiété l’opinion publique internationale à cause du risque de l’usage du nucléaire du fait que les deux pays voisins sont connus pour détenir un arsenal de ce type. Pourtant, du côté de l’Inde, et comme l’a confié une source diplomatique indienne à Aujourd’hui Le Maroc, «l’Inde ne fera jamais usage de son arme nucléaire comme première option». Et de poursuivre que «le Pakistan joue cette carte en pensant qu’à cause du risque nucléaire, l’Inde ne peut pas riposter ; or avec les frappes ciblées de l’opération Sindoor nous avons prouvé que nous pouvons répondre de manière efficace et précise sans en arriver au nucléaire».
Une doctrine que le Premier ministre indien, Narendra Modi, a réaffirmée dans une récente déclaration où il parlait de «la tolérance zéro de l’Inde contre le terrorisme transfrontalier et face au chantage nucléaire»
Et c’est d’ailleurs ce même schéma que les autorités indiennes semblent maintenir en cas de récidive. Elles restent surtout vigilantes et « prêtes à riposter à nouveau en cas de besoin », indique-t-on. Un calme qui semble donc précaire et fragile malgré l’accord de cessez-le-feu conclu le 10 mai.

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