La jeunesse de la justice et du développement, structure annexe au parti homonyme et pépinière de ses cadres, a lancé, samedi à Rabat, un appel à l’ensemble des organisations de jeunesse les invitant à resserrer les rangs afin d’assurer la meilleure composition et la représentativité la plus fidèle au Conseil consultatif de la jeunesse et de l’action sociale. Le secrétaire national du mouvement, Mustapha Baba, qui a fait cette demande à l’ouverture de la première des deux journées consacrées par son mouvement à cette institution prévue par la Constitution de juillet, a en effet estimé que les enjeux engagés par la création de la nouvelle institution «sont trop importants pour que les filiations politiques aient droit de cité dans l’affaire». «Il est temps que la jeunesse participe au débat public, temps qu’elle contribue à l’élaboration de la décision et de son suivi», a-t-il déclaré. Il a en effet estimé que le contexte se prête à ce changement depuis que le «Printemps arabe a montré que contrairement à la croyance, la jeunesse n’est pas apolitique». Mustapha Baba qui a également lié l’opportunité offerte aux jeunes au climat d’ouverture et de démocratie instauré au Maroc depuis dix ans, a engagé les jeunes à user de leur droit à la libre expression pour dire leur conception du CCJAS, sa composition et ses objectifs. «Dès lors que c’est un conseil pour les jeunes, ceux-ci doivent dire leur avis sur ce qu’il sera et au service de quels objectifs», a-t-il affirmé. Il a précisé que du point de vue de la jeunesse de la justice et du développement, la nouvelle institution doit représenter tous les jeunes sans exclusive, être une force de proposition qui répond aux attentes des jeunes, réhabiliter l’image d’une jeunesse audacieuse et impliquée dans la gestion des affaires de la communauté et se présenter comme un foyer de réforme progressive de l’intérieur. Ces différents objectifs commandent de s’atteler avec audace et résolution aux questions liées à la conception du conseil, à son organisation et à ses relations avec les tiers, a-t-il conclu. L’idée de réforme progressive a d’ailleurs marqué les travaux du colloque puisqu’elle a été reprise par de nombreux intervenants sous forme de «réforme dans la stabilité». C’est en particulier le cas de Loudiyi, chef de cabinet de Mustapha Khalfi, qui a affirmé que la jeunesse est indubitablement l’outil du changement auquel aspire la majorité des Marocains «car elle signifie mobilisation, enthousiasme, audace et faculté d’adaptation». Cependant, a-t-il fait remarquer, le tableau de ces qualités serait incomplet si on n’y ajoutait pas la responsabilité, et si ayant conquis le droit de participation à la décision, la jeunesse ne se mêlait pas du suivi des projets. Aussi, en ont conclu des experts invités aux journées, les jeunes doivent-ils faire corps afin d’éviter au conseil le sort de nombreuses institutions «dont la vie sur le papier est plus réelle que celle qu’elles ont dans les faits». Pour cela, sont-ils convenus, il faut ratisser le plus large possible, y compris hors encadrement des parties ou des ONG. Car, ont-ils conclu, les jeunes affiliés aux structures sociales ou politiques ne représentent au mieux que 10% des Marocains âgés de moins de 35 ans.