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Constitution de la commission de dialogue national : La société civile rejette l appel de Choubani

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Début de dialogue national ou début de la mainmise du gouvernement sur les associations de la société civile ? Plus d’un s’est posé la question mercredi à Rabat lors de la présentation de la commission du dialogue national proposée par le ministre chargé des relations avec le Parlement et la société civile. Dans l’assistance en effet comme parmi les rangs de la commission, beaucoup de délégués d’organismes publics, de représentants des institutions constitutionnalisées – CNDH, Conseil de la concurrence…-, mais très peu de syndicalistes ou d’associatifs.
Pourtant, interrogé à ce sujet par ALM, Lahbib Choubani a répondu que la majorité des membres de ladite commission sont des associatifs. Sur les 65 membres, a-t-il précisé, 16 représentent des organismes gouvernementaux, 9 les institutions constitutionnalisées et l’immense majorité la société civile. Mais de société civile il n’y en avait pas autant que ne le laissait entendre le ministre. Ni dans la salle ni sur l’estrade pour l’habituelle photo de famille. En sorte que nombreux sont ceux qui pensent que le ministre a raté son projet. Pourtant, Choubani avait mis tous les atouts dans son jeu. Profitant de la lune de miel qui unit le PJD au PPS, il avait mis Ismail Alaoui, le président du conseil de la présidence de ce parti, à la tête de la nouvelle commission. L’homme passe, en effet, pour un politique averti et sincère. Il s’était également entouré de la bienveillance de son chef de gouvernement, des présidents des Chambres du Parlement, de quasiment tous ses collègues, d’ambassadeurs, de représentants  des agences onusiennes établies au Maroc, d’universitaires et d’experts. Etaient également invités les représentants de la Banque mondiale et de la BAD en leur qualité de bailleurs de fonds partenaires. Mais toute cette assistance n’est pas parvenue à dissiper la désagréable impression que l’objectif réel du projet n’est pas celui qui a été avoué. Officiellement, il s’agit d’institutionnaliser le dialogue entre les autorités –administration, Etat- et les associations de la société civile; en fait, depuis que le ministre a eu maille à partir avec elles au point de polémiquer longtemps sur la nature de leurs rapports, l’idée que Choubani livre un autre épisode de la bataille qui l’oppose à la société civile a fini par s’imposer aux esprits critiques. Pourtant l’intention était bonne. Tous le diront, et en particulier les représentants des organisations internationales : l’Occident considère de plus en plus  les associations civiles comme des partenaires incontournables du développement. Simon Gray, représentant de la BM, leur reconnaît le rôle d’amplificateur de l’efficacité de l’action publique. Les autres orateurs en diront tout autant : la société civile est le vecteur qui permet de progresser vers la démocratie participative, stade ultime de la démocratie représentative, voire de la démocratie tout court. Au Maroc, sa mise en valeur est même préconisée par la Constitution et prônée par les orientations royales du 9 juillet 2011. Cela ne fait pas de doute. Mais s’immiscer dans les affaires des associations au nom de la bonne gouvernance n’est certainement pas la meilleure manière d’arriver au partenariat entre l’Etat et la société civile qui aménage l’efficacité sociale, économique et culturelle. Derrière la charte nationale qui fixe les règles présidant à la création et à la gestion des associations, ce ne sont peut-être pas  les objectifs de déontologie, de  transparence de redevabilité – reddition des comptes- et de respect des règles  qui sont poursuivis. Mais, plus prosaïquement  et sans doute plus certainement : un but de reprise en main. Peut importe si c’est dans un an, date à laquelle Ismail Alaoui a promis la remise de sa 1ère copie après les séances d’audition et d’écoute.

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