Quelques jours avant l’arrivée du nouvel ambassadeur nommé par le président Trump
Partenariat: L’administration Trump annonce la couleur avec la rencontre entre M. Afrique à la Maison-Blanche et le ministre de l’investissement marocain. Éclairages.
Le Maroc et les USA sont sur la même longueur d’onde pour donner un nouvel élan à leur coopération, notamment économique et commerciale. L’administration Trump accorde un intérêt particulier au partenariat entre les deux nations. Un partenariat appelé à prendre une dimension continentale. La couleur a été annoncée par M. Afrique de la Maison-Blanche. En effet, Massad Boulos, conseiller principal pour l’Afrique pour le président des États-Unis, a rencontré dans le cadre du Sommet des affaires États-Unis-Afrique, Karim Zidane, ministre délégué auprès du Chef du gouvernement, chargé de l’investissement, de la convergence et de l’évaluation des politiques publiques.

Massad Boulos, conseiller principal pour l’Afrique de Trump, a rencontré Karim Zidane, ministre délégué chargé de l’investissement, de la convergence et de l’évaluation des politiques publiques.
« Lors du Sommet des affaires États-Unis-Afrique, j’ai eu le plaisir de rencontrer le ministre marocain de l’investissement Karim Zidane pour discuter de l’élargissement de nos liens commerciaux dans les secteurs de l’aéronautique et de l’énergie, ouvrant la voie à l’innovation et à une croissance partagée », a annoncé M. Boulos dans un tweet sur son compte X. L’aéronautique et l’énergie seront donc prioritaires. Alors que le Maroc affiche des ambitions importantes dans le domaine de l’aéronautique en multipliant les annonces et les projets au cours des dernières années, les États-Unis d’Amérique s’apprêtent à jouer un rôle de premier plan en la matière. Les USA, qui restent un leader incontesté en matière d’aviation, vont accompagner le Maroc dans ses ambitions. Le secteur de l’énergie est également placé en haut de la liste des priorités de la coopération entre les deux pays. Le Royaume s’apprête à révolutionner sa politique énergétique en misant notamment sur le gaz national à travers le renforcement des infrastructures gazières.
Diplomatie économique
Pour donner un coup d’accélérateur à ce partenariat, l’administration Trump avait annoncé la nomination d’un nouvel ambassadeur US au Maroc. Alors que le compte à rebours est enclenché pour sa prise de fonction à Rabat, Duke Buchan III devra conduire avec les autorités marocaines la mise en œuvre de ce nouveau partenariat. Pour rappel, le président américain avait annoncé en mars dernier la nomination d’un nouvel ambassadeur au Maroc.
« Je suis heureux d’annoncer que Duke Buchan III servira en tant qu’ambassadeur des États-Unis auprès du Royaume du Maroc », a écrit le président Donald Trump sur son réseau social, Truth Social. « Duke jouera un rôle clé alors que nous renforçons la paix, la liberté et la prospérité pour nos deux pays », avait ajouté le président américain Donald Trump. Duke Buchan III a été ambassadeur des États-Unis en Espagne et en Andorre sous la première administration Trump entre 2017-2021. Avec un ambassadeur qui compte une longue carrière dans le monde des investissements et de la finance, la diplomatie économique sera un véritable moteur pour renforcer les relations bilatérales mais également les partenaires en Afrique et la Méditerranée. En attendant, les USA prospectent déjà au Maroc. Ainsi, une délégation importante de l’État du Mississippi a fait le déplacement au Royaume.
Corridor et défense
Dans les détails, une mission de développement a été récemment conduite au Maroc par la « Mississippi Development Authority » (MDA) dans le cadre d’une mission commerciale stratégique de développement des affaires au Maroc. William Cork, directeur général de MDA et ministre du développement économique du Mississippi, a dirigé la délégation, accompagné de Vickie Watters, directrice, Bureau du commerce international, Luigi Dominighini, gestionnaire principal du commerce international, et Oscar Olguín, coordinateur STEP/Commerce. Plusieurs secteurs et entreprises étaient représentés, notamment la logistique et chaîne d’approvisionnement dans le but de fournir des solutions mondiales de fret, d’entreposage et de logistique, en explorant les partenariats de corridors commerciaux. Les soins de santé et technologie médicale étaient également au menu avec des acteurs opérant dans la télémédecine sans oublier le secteur de l’investissement et infrastructure avec une entreprise spécialisée dans les infrastructures, l’énergie propre et les investissements immobiliers dans les marchés émergents.

Les corridors maritimes entre le Maroc et les USA sont particulièrement examinés pour renforcer les échanges économiques.
Le secteur de la défense et services du secteur public était représenté avec des acteurs travaillant dans les domaines de la sécurité publique, de la logistique de la défense et de la construction, intéressés par des partenariats avec des entités du secteur public marocain. Pour les responsables de la Chambre de commerce américaine au Maroc, « cette mission de haut niveau souligne l’engagement du Mississippi en faveur du développement du commerce international et souligne le rôle du Maroc en tant que porte d’entrée vers l’Afrique et allié de confiance ».
A noter que le ministre délégué chargé de l’Investissement, de la convergence et de l’évaluation des politiques publiques, Karim Zidane, avait représenté Sa Majesté le Roi Mohammed VI au 17e Sommet des affaires États-Unis-Afrique, organisé le mois dernier dans la capitale angolaise, Luanda. Il a conduit une délégation de haut niveau réunissant des responsables publics et des acteurs majeurs du secteur privé marocain.
La délégation comprenait notamment l’Agence marocaine de développement des investissements et des exportations (AMDIE), l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM), l’Office national des chemins de fer (ONCF), la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), MedZ, Marsa Maroc ainsi que des représentants de grandes institutions bancaires marocaines. La participation marocaine s’inscrit dans la continuité des orientations stratégiques du Royaume en matière de coopération économique avec l’Afrique et ses partenaires internationaux.
L’objectif est de promouvoir les réformes engagées par le Maroc pour renforcer son attractivité économique, en particulier à travers la mise en œuvre de la nouvelle Charte de l’investissement (voir encadré).
Charte de l’Investissement

Réformes
La participation marocaine au Sommet des affaires États-Unis-Afrique s’inscrivait dans la continuité des orientations stratégiques du Royaume en matière de coopération économique avec l’Afrique et ses partenaires internationaux.
L’objectif est de promouvoir les réformes engagées par le Maroc pour renforcer son attractivité économique, en particulier à travers la mise en œuvre de la nouvelle Charte de l’investissement. À cette occasion, la délégation marocaine a mis en avant les opportunités offertes dans des secteurs porteurs tels que les énergies renouvelables, l’industrie automobile, l’aéronautique, l’agro-industrie et les technologies vertes.
Le Maroc, grâce à ses infrastructures et à ses accords de libre-échange, notamment avec les États-Unis depuis 2006, s’impose comme un acteur stratégique dans les chaînes de valeur mondiales. Le Sommet, qui a réuni plus de 1.500 participants, dont plusieurs chefs d’État africains, des membres de gouvernements, des décideurs économiques et des représentants du secteur privé, constitue une plateforme privilégiée pour nouer des partenariats durables et renforcer la coopération économique entre l’Afrique et les États-Unis. La présence marocaine témoigne de sa volonté affirmée de consolider son rôle de trait d’union économique entre le continent africain et ses partenaires mondiaux.
Partenariat modèle

Coopération triangulaire
Le Maroc se dit prêt à renforcer une coopération triangulaire avec les États-Unis et les pays africains. Cette coopération s’appuie sur plus de 50 accords bilatéraux, un accord de libre-échange avec les USA et une position stratégique au carrefour de trois continents.

Projets stratégiques
Le Maroc, en partenariat avec les pays frères et amis sur le continent, a élaboré plusieurs projets stratégiques, notamment l’Initiative Afrique-Atlantique, visant à ouvrir un accès maritime aux pays sahéliens enclavés ainsi que le gazoduc Maroc–Nigeria, long de 5.600 km, qui desservira 13 pays et plus de 400 millions de personnes.

ALE
Le Maroc est le seul pays africain ayant conclu à ce jour un accord de libre-échange avec le pays de l’Oncle Sam. Signé le 15 juin 2004, cet ALE place les USA comme le 3ème partenaire commercial du Maroc. Le Royaume étant pour sa part le 4e partenaire commercial des États-Unis en Afrique.














