Les représentants des familles des victimes du DC-10 d’UTA qui avait explosé en 1989 au-dessus du Niger et les autorités libyennes sont proches d’un accord sur une indemnisation, a indiqué dimanche l’ambassadeur de Libye à Londres, Mohammad al-Zouaï. « Les familles des victimes du vol de l’UTA se trouvent actuellement à Tripoli et négocient avec la Libye sur la question des indemnisations. Ils sont très proches d’un accord qui sera satisfaisant pour les deux parties », a affirmé M. Zouaï. La partie libyenne à ces négociations est dirigée par le chef de la Fondation Kadhafi (fondation de bienfaisance), Saïf al-Islam Kadhafi, fils du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, selon le diplomate. « La Libye s’engage officiellement à parvenir à un accord sur une somme convenable et satisfaisante pour les deux parties. Nous Libyens, nous sommes plus généreux que ne le croient nos amis Français », a souligné l’ambassadeur. Le ministère des Affaires étrangères français avait annoncé samedi soir que des représentants des familles des victimes du DC-10 d’UTA avaient quitté Paris samedi pour Tripoli afin de reprendre les négociations sur la question des indemnisations avec la Libye. Aucune précision n’a été donnée sur la composition de la délégation. Le 19 septembre 1989, le vol 772 d’UTA effectuant la liaison Brazzaville-Paris via N’Djamena, avait explosé en vol et s’était écrasé dans le désert du Ténéré, au Niger. Cent soixante-dix passagers et membres d’équipage, dont 54 Français, mais aussi de nombreux Congolais et des ressortissants d’autres pays, avaient péri dans cet attentat imputé à la Libye. Le 18 août, la Grande-Bretagne a proposé au Conseil de sécurité de l’Onu de lever les sanctions internationales contre Tripoli, après avoir obtenu de la Libye la promesse d’une compensation de 2,7 milliards de dollars pour les familles des 270 victimes de l’attentat contre le Boeing 747 de la Pan Am qui avait explosé au-dessus de Lockerbie (Ecosse) en 1988. Mais Paris – qui dispose d’un droit de veto au Conseil de sécurité – menace de s’opposer à cette levée des sanctions si la Libye n’accorde pas des compensations équitables aux familles des victimes de l’attentat contre le DC-10 d’UTA, pour lequel Tripoli a été condamné par la justice française. Après un premier tour de négociations la semaine précédente, les représentants des familles de victimes étaient revenus sans rien avoir obtenu d’un premier voyage à Tripoli, même si les contacts avec la Libye n’ont jamais été rompus. Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi devait prononcer dimanche soir un discours dans lequel il évoquera l’affaire Lockerbie, dans le cadre des festivités marquant le 34e anniversaire de la révolution libyenne, avait annoncé samedi l’agence officielle Jana, sans faire mention de l’affaire de l’UTA. M. Zouaï était membre de la délégation qui a mené les pourparlers à Londres pour le règlement de l’affaire de Lockerbie avec les autorités britanniques.