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Découverte de la tombe de Abdelhak Rouissi

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La famille Rouissi vit les ultimes moments d’attente avant que le sort de son fils, Abdelhak Rouissi, soit définitivement éclairci. Il s’agit du cas le plus ancien de disparition forcée. En effet, chez la famille Rouissi, l’attente dure depuis plus de quarante et un ans, depuis 1964 plus exactement, date à laquelle Abdelhak Rouissi est enlevé. Cette attente semble toucher à sa fin. Le lieu d’inhumation du corps de Abdelhak est quasiment identifié. La plus ancienne victime de disparition forcée serait enterrée au cimetière de Sbata, à Casablanca.  Jeudi dernier, deux membres de la famille Rouissi, Jamal Eddine et Naïma, se sont déplacés sur les lieux. Ils ont, en fait, été contactés par le Conseil consultatif des droits de l’Homme (CCDH) qui leur a donné rendez-vous directement au cimetière de Sbata. Toute une équipe s’est par ailleurs déplacée à l’occasion. D’abord le parquet général de Casablanca, qui était représenté par le vice-procureur général du Roi. Deux membres du CCDH étaient également présents. Il s’agit de Abbas Bouderka et de Latifa Jbabdi. Vers 10h du matin, deux dépouilles ont été exhumées. Il s’agit de dépouilles enterrées dans des tombes anonymes, dont l’une d’elles est enregistrée sous le nom de Abdelhak. Autre fait tout aussi significatif : cette dépouille a été enterrée le 16 novembre 1964, soit quelques semaines seulement après l’enlèvement de Abdelhak Rouissi, le 4 octobre de cette même année. L’autre tombe date du 9 octobre 1964. L’équipe de médecins légistes, également présente sur les lieux, a prélevé des échantillons des deux dépouilles afin de déterminer laquelle des deux est celle de à Abdelhak Rouissi. Selon le frère du disparu, Jamal Eddine Rouissi, il y a de fortes chances pour que la tombe enregistrée sous le nom de Abdelhak soit celle de son frère : «nous avons remarqué que la mâchoire supérieure de cette dépouille ressemble beaucoup à celle de Abdelhak», nous confie son frère. Et d’ajouter : «Nous sommes presque sûrs de l’identification de sa tombe». Les résultats définitifs des examens ADN, qui confirmeront cette identification, ne seront disponibles que d’ici plusieurs semaines. Le frère Rouissi estime par ailleurs que les prélèvements se sont déroulés dans de bonnes conditions, ce qui prouve que le dossier des disparitions forcées est en train d’être apuré. Un «indicateur positif», c’est en ces termes que Jamal Eddine a qualifié la continuité qui est en train de marquer le travail de l’Instance Equité et Réconciliation. Rappelons que le cas Rouissi fait partie des 66 cas de victimes de disparition forcée que l’IER avait analysés. Lors de la publication de son rapport, l’IER avait précisé, parmi ces recommandations, que l’Etat a l’obligation de poursuivre les investigations entamées par ses soins, afin d’élucider le sort des disparus. Les investigations menées par l’IER avaient permis de progresser sur cette voie. Et là, c’est le CCDH qui continue sur cette même lancée et qui tire profit de l’expérience accumulée et des éléments, témoignages et indices rassemblés par l’IER. Pour le cas de la famille Rouissi, c’est probablement la dernière ligne droite avant que le sort de leur proche ne soit définitivement élucidé.

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