Est-ce la loi des séries pour les professeurs de mathématiques de Casablanca ? Après le décès lundi 19 janvier de Lahbib Hiwass professeur de mathématiques au collège à Hay Al Hanae suite à une opération de la vésicule biliaire à la clinique Ghandi (voir ALM n° 562), voilà qu’un deuxième professeur de la même discipline dans un collège à Hay-Hassani du nom de Ahmed Dyouri trouve la mort vendredi 23 janvier après une opération d’extraction de la cataracte subie à la clinique de l’oeil.
L’une et l’autre disparition ont provoqué la protestation énergique des familles, amis et collègues des défunts avec des sit-in organisés devant les établissements mis en cause. Le premier sit-in de dénonciation de la mort de M. Hiwass a eu lieu mercredi 21 janvier alors que celui concernant le cas de Ahmed Dyouri s’est déroulé lundi 26 janvier. Deuil, douleur, rage et consternation.
La ressemblance des faits se rapportant aux deux événements tragiques est troublante. Les deux patients, dont les familles assurent qu’ils étaient bien portants à part le problème de santé pour lequel ils étaient hospitalisés, ont laissé la vie suite à une intervention chirurgicale. Ils avaient presque le même âge. Le premier était âgé de 48 ans et le second de 45 ans.
Les deux hommes étaient en poste dans des collèges situés dans la même préfecture, celle de Hay-Hassani. MM. Hiawss et Dyouri étaient admis pour subir chacun des opérations chirurgicales des plus banales un vendredi à une semaine d’intervalle exactement. Le 16 janvier pour M. Hiwass ( il décédera le lundi suivant après son hospitalisation à la clinique d’Anoual dans l’espoir de le sauver mais en vain ).
Le 23 janvier pour M. Dyouri qui rendra l’âme à la clinique de l’oeil située à proximité de celle d’Anoual. Horribles coïncidences…
Dans les deux cas, les cliniques incriminées ont conclu à une mort naturelle. Or ce n’est pas l’avis du médecin légiste dont le certificat de mortinalité concernant Ahmed Dyouri affiche une “mort non naturelle“. Ces deux décès simultanés et qui ont quelque chose de frappant étaient-ils inévitables ou furent-ils provoqués par une quelconque négligence médicale ? Ni les cliniques concernées ni le Conseil de l’Ordre des médecins n’ont réagi officiellement jusqu’ici à ces deux étranges affaires…
Convaincus que les leurs n’ont pas succombé suite à une mort naturelle, les proches des défunts soutenus dans leur combat par les certaines associations des droits de l’Homme demandent l’ouverture d’une enquête judiciaire pour déterminer les circonstances et les causes exactes de ces deux morts mystérieuses. Les autorités compétentes ainsi interpellées répondront-elles à la revendication des familles endeuillées qui entendent du reste se constituer en association ? La vérité à propos de la mort de M.M Hiwass et Dyouri, deux professeurs de mathématiques de leur état, finira-t-elle par éclater ?
Les morts de ce genre ont toujours existé. Mais c’est la première fois que les Marocains, profitant sans doute du vent de liberté qui souffle sur le pays, manifestent et accusent suite à la mort jugée sujette à caution des leurs sur le lit des cliniques privées. Il est vrai que l’erreur médicale reste toujours un sujet tabou au Maroc. Or, les familles Hiwass et Dyouri unies dans la douleur et dans la détresse sont décidées plus que jamais à briser la loi du silence…