Les deux ressortissants marocains avaient été arrêtés et inculpés pour complicité dans des complots terroristes, dans la foulée des investigations conduites par les autorités américaines parmi les communautés d’immigrés au lendemain des attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis. Karim Koubriti et Abdelilah El Merdoudi avaient ensuite été reconnus coupables en juin 2003 d’assistance à un complot terroriste et de falsification de documents. Le département US de la justice avait alors accusé les deux Marocains de faire partie d’une « cellule dormante » liée au réseau Al Qaïda, notamment parce que les enquêteurs avaient découvert dans leur appartement un croquis de la base US d’Encirlik en Turquie et des vidéos de parcs d’attraction aux Etats-Unis.
Toutefois, le ministère de la Justice a reconnu, mercredi, dans un mémoire publié à Detroit que lors des investigations et de l’instruction du dossier, le ministère public a commis « toute une série d’erreurs et d’actes de négligence », ayant empêché les deux accusés de produire les preuves de leur innocence.
Le ministère a ainsi ordonné au juge fédéral de Detroit, Gerald Rosen, de procéder à une révision du procès et d’annuler les charges de terrorisme contre Karim Koubriti et Abdelilah El Mardoudi qui étaient passibles d’une peine de réclusion allant de 10 à 15 ans. Après la décision du département de la Justice, les deux intéressés et un autre Marocain, Ahmed Hanan, qui avait été disculpé des accusations de terrorisme dès le premier procès, ne devraient plus répondre à présent que des accusations de fraude et de falsification de documents.
Dans un mémorandum de 60 pages, le ministère a affirmé que l’accusation « a commis une série d’erreurs et d’omissions » qui a nui aux accusés. Selon le ministère, les accusés méritent un nouveau procès « rapidement » en excluant les charges de complot terroriste. C’est au juge d’accéder ou non à la demande du ministère de la Justice. Le procès de ces Marocains a été le premier de la période post-attentats du 11 septembre 2001 qui avaient fait près de 3.000 morts. A l’époque, le ministre de la Justice, John Ashcroft, s’était félicité de la décision du tribunal de Detroit.
Les deux Marocains risquaient une peine allant de 10 à 15 ans de prison. S’ils ne sont reconnus coupables que de fraude comme le troisième accusé, ils risquent jusqu’à cinq ans de prison. Ces Marocains auraient fait partie d’une cellule dormante d’une organisation terroriste aux Etats-Unis. Dans le cadre de la même affaire, un Algérien, Ali-Haimoud, avait été lavé de tout soupçon. Les quatre hommes avaient clamé leur innocence. Trois des quatre hommes avaient été arrêtés dans le Michigan dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001, le quatrième un an plus tard en Caroline du Nord (sud-est).