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Disparition de Ahmed Khalil dans les camps de Tindouf : L’arbre qui cache la forêt

© D.R

Les manifestations de ses proches violemment réprimées

La tension continue de monter dans les camps de Tindouf après les nouvelles manifestations observées mardi et mercredi par les proches du disparu Ahmed Khalil à Rabbouni devant le soi-disant siège de la «présidence sahraouie» et locaux du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), et qui ont été violemment réprimées par les milices du Polisario obligé de faire appel à des renforts algériens pour circonscrire l’émeute et disperser les manifestants tout en procédant à de nombreuses arrestations dans leurs rangs.

Un black-out médiatique est imposé par les officiers des services de renseignement algériens sur cette affaire qui démasque de nouveau les violations systématiques des droits de l’Homme dans les camps de Tindouf isolés du monde extérieur avec la bénédiction du pays hôte.

Les mécontents dans ces camps ont bravé toutes les mesures de sécurité draconiennes en vigueur dans ce territoire hors de tout contrôle pour faire entendre leurs voix et dénoncer l’injustice subie par ce père de famille originaire de la tribu Rguibat Souaâd porté disparu depuis maintenant une décennie pour avoir osé critiquer et dénoncer publiquement la direction de la république fantoche. Plusieurs mouvements de soutien au disparu et sa famille ont été organisés à Tindouf et en Europe pour dénoncer cette situation inquiétante qui va à l’encontre des slogans véhiculés par le front séparatiste.

Pour la famille de cette personne disparue depuis 2009 dans des circonstances inconnues, sans donner aucun signe de vie, pas question de céder jusqu’à gain de cause et le retour d’Ahmed Khalil. Déjà quelques jours auparavant, le chef de la chimérique Rasd avait reçu des proches de ce dernier, pour essayer de les persuader d’arrêter les différentes manifestations organisées pour éclairer l’opinion publique locale et internationale sur les raisons de cette disparition injustifiée, qui n’est pas la première et ne sera pas certainement la dernière.   

Assujettie à des harcèlements quotidiens, la famille du disparu ne veut pas lâcher prise pour élucider le sort de cet ex-secrétaire général du Polisario chargé des droits de l’Homme, en envoyant des dizaines de lettres aux instances onusiennes et organisations internationales, en vain. Cette affaire a mis la bande du Polisario et Alger dans l’embarras. Tandis que le premier a jeté l’éponge en confirmant que le disparu a bel et bien été retenu depuis plusieurs années par les services de renseignement algériens, les locataires du Palais El Mouradia continuent de garder un silence radio, et refusent  jusqu’à présent d’admettre avoir kidnappé cet ex-cadre polisarien ou détenir la moindre information sur son sort, alors que cette affaire risque de connaître de nouveaux rebondissements dans les prochains jours, en mettant à nu une autre fois la crédibilité du chef de la pseudo Rasd et son «ex-ambassadeur» en Alger, Brahim Ghali, qui a commis l’erreur fatale d’avouer l’incarcération de Ahmed Khalil dans les geôles algériennes sans coordination préalable avec son tuteur.

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Ce que dit la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées

L’Algérie hôte des camps de Tindouf  a signé la Convention pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées le 6 février 2007 mais, depuis, aucune annonce de ratification n’a été faite. Alors que ce dernier accumule d’importants antécédents en la matière et a toutes les raisons pour se doter d’un tel arsenal juridique pour protéger la population dont celle des camps de Tindouf contre les abus.

La Convention, adoptée le 20 décembre 2006 par l’Assemblée générale de l’ONU, est conçue comme un instrument contraignant de lutte contre les disparitions forcées. Selon l’article 1er, «personne ne doit être victime de tels agissements. La Convention n’admet aucune exception. Ni la guerre, ni le risque de guerre, ni l’instabilité politique, ni aucune autre situation d’urgence ne permet de justifier la disparition d’une personne quelle qu’elle soit». Cette Convention définit la disparition forcée comme «l’arrestation, la détention, l’enlèvement ou toute autre forme de privation de liberté par des agents de l’État ou par des personnes ou des groupes de personnes qui agissent avec l’autorisation, l’appui ou l’acquiescement de l’État, suivi du déni de la reconnaissance de la privation de liberté ou de la dissimulation du sort réservé à la personne disparue ou du lieu où elle se trouve, la soustrayant à la protection de la loi» (art. 2).

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