Qui l’aurait cru ? Les Egyptiens ont été, et de loin, plus nombreux à sortir dans les rues pour crier leur ras-le-bol contre l’actuel président Morsi que ce qu’on avait vu sur la place Tahrir à la veille de l’effondrement du régime de Hosni Moubarak.
Selon les observateurs et même les sources les plus officielles en Egypte, la manifestation anti-Morsi du dimanche 30 juin était incontestablement la plus massive et la plus importante de toute l’histoire du pays du Nil.
Quelques jours avant, le bouillonnement que connaissait la rue et qu’on ressentait à travers les médias et les réseaux sociaux présageait d’un événement de taille.
Mais là on était dans l’exceptionnel. «Dégage», «Out», «Irhal»… les Egyptiens ont utilisé tous les moyens pour dire au président Morsi ce qu’ils attendent de lui : partir ! C’est qu’au fil des mois, la rue égyptienne s’est rendu compte que les Frères musulmans avaient finalement bien exploité la révolution pour se faufiler insidieusement jusqu’à prendre le contrôle des institutions pour pouvoir enfin mettre à exécution leur projet de société que plus de la moitié des Egyptiens non seulement ne partagent pas mais refusent. La preuve, on l’a vue ce dimanche dans les rues du Caire.
Un projet de société ne s’impose pas, il se partage. La base élémentaire de la vie en société est le respect des libertés individuelles. Un détail que visiblement les Frères musulmans d’Egypte ont sous-estimé…Ils ont eu tort.