À quelques jours de la tenue de la réunion de haut niveau entre les gouvernements marocain et espagnol, les médias espagnols proches du Parti Populaire (PP) ont lancé une offensive médiatique visant à envenimer le climat d’entente et de cordialité dans lequel se tiendra cette rencontre importante.
La campagne est orchestrée par le quotidien madrilène El Mundo avec la participation de la chaîne de télévision privée Telecinco et quelques journaux régionaux.
C’est dans ce cadre que l’on peut classer l’opération de désinformation qui a été lancée le lundi 26 septembre et qui devrait continuer jusqu’à la fin du mois par le quotidien de Pedro J. Ramirez concernant une prétendue protection des services de sécurité marocains de Mohamed Haddad, un jeune Tétouanais soupçonné par la justice espagnole d’être impliqué dans les attentats du 11 mars 2004 à Madrid.
Dans son édition du lundi, El Mundo a publié un dossier composé de plusieurs articles et d’un éditorial dans lesquels il est affirmé que Mohamed Haddad se trouve en liberté dans la ville de Tétouan où il jouit, selon le journal espagnol, de la protection de la police marocaine. Le dossier publié par El Mundo s’est basé sur une prétendue enquête réalisée par sa recrue franco-marocaine, Ali Lmrabet, qui affirme avoir vu M. Haddad en train de jouer aux dominos dans un café de la ville de la colombe blanche. La preuve fournie par le journaliste d’El Mundo consiste en une photo prise à distance d’une personne installée dans un café et dont on ne peut même pas être certain de l’identité. Une photo qui a été prise non pas par le soi-disant enquêteur d’El Mundo, mais par le correspondant de l’hebdomadaire arabophone Assahifa, Jamal Wahbi.
Toutefois, et même si la photo était réellement celle de Mohamed Haddad, la thèse défendue par Lmrabet est délibérément erronée.Car, dire que le jeune Tétouanais est un protégé des services de sécurité marocains et que ces derniers ne veulent pas l’arrêter et qu’ils disent ne savent pas où il se trouve est une imposture montée de toutes pièces par Ali Lmrabet sur commande de la direction de son journal qui, comme tout le monde le sait, est à la solde de l’aile aznarienne du Parti Populaire. Car, les autorités marocaines ont affirmé non seulement avoir interrogé M. Haddad, mais elles viennent de préciser dans un communiqué du ministère de la Justice que le procès-verbal desdits interrogatoires a été transmis au juge d’instruction espagnol chargé de l’enquête sur les attentats du 11 mars à Madrid, Juan del Olmo.
"Les services du parquet de la Cour d’appel de Rabat ont reçu, fin août de cette année, une requête judiciaire émanant de M. Del Olmo, juge d’instruction en charge des événements terroristes de Madrid et concernant le citoyen marocain Mohamed El Haddad", affirme une mise au point du ministère marocain de la Justice avant d’ajouter que " Sur ordre du juge d’instruction près cette Cour, la brigade nationale de la police judiciaire a procédé à l’exécution de cette requête dans son intégralité, en auditionnant l’intéressé et en dressant un procès-verbal à ce sujet le 15/09/2005 sous le numéro 1371. Ce procès-verbal a été adressé aux autorités judiciaires espagnoles à la même date par voie diplomatique conformément aux dispositions de la convention de coopération judiciaire entre les Royaumes du Maroc et d’Espagne".Ainsi, il est clair que le journaliste franco-marocain d’El Mundo continue à participer à l’opération de désinformation dirigée contre le gouvernement socialiste en Espagne notamment en ce qui concerne ses relations avec le Maroc. Pour preuve, il suffit de signaler que dès la publication par le quotidien de Pedro J. Ramirez de la pseudo enquête de Lmrabet, le chef du groupe parlementaire du Parti Populaire s’est empressé de demander la comparution du ministre espagnol de la Justice devant le Congrès des députés pour donner des explications sur cette affaire. Une demande qui n’a plus aucune raison d’être après les explications fournies par le ministère marocain de la Justice.