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Employabilité, engagement politique, accès aux services de base… Une radioscopie de la jeunesse marocaine

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Représentant près du tiers de la population totale du Maroc, les jeunes de 15 à 34 ans sont restés pour la plupart en marge de la croissance économique soutenue qu’a connue le pays au cours des dix dernières années.

Les jeunes représentent une part importante de la société marocaine. Partout dans le monde, une telle situation est perçue comme une véritable opportunité pour le développement économique et social. Cela dit, la jeunesse marocaine fait face aujourd’hui à de nombreux défis. «L’accès à un emploi décent, à une éducation de qualité et à des soins de santé reste difficile pour une grande part de la jeunesse de notre pays. Elle se heurte toujours à des obstacles importants en matière d’inclusion économique et sociale, et continue de n’avoir que des perspectives limitées pour influencer l’orientation des politiques publiques, l’empêchant ainsi de devenir une force motrice majeure du développement du pays», explique le CESE. La même source précise que si les jeunes marocains sont caractérisés par un ensemble de compétences, de capacités et une énergie particulière qu’il convient de mettre en avant de prime abord, il n’en demeure pas moins que la situation d’une grande partie d’entre eux reste précaire – jeunes exclus, «ni ni», ceux qui connaissent des difficultés, ceux dont le désir d’entreprendre est freiné, ceux qui n’ont pas eu droit à une enfance épanouie.

Représentant près du tiers de la population totale du Maroc, les jeunes de 15 à 34 ans sont restés pour la plupart en marge de la croissance économique soutenue qu’a connue le pays au cours des dix dernières années, sans bénéficier équitablement des progrès économiques induits par cette dynamique de croissance. Concernant l’accès aux services de base, les responsables affirment notamment que «l’accès à une éducation/formation de qualité et à des services de santé appropriés demeurent au centre des préoccupations de la jeunesse marocaine. En matière d’éducation, le décrochage et les déperditions scolaires, les inégalités entre offres publique et privée, une orientation des jeunes vers des études qui ne leur permettent pas d’acquérir des connaissances en mesure de préparer leur avenir continuent à constituer des entraves au droit à l’éducation pour tous et à toutes les échelles territoriales». En matière de santé, en plus des disparités dans l’accès aux soins de base et à des soins de santé de qualité, un certain nombre de préoccupations majeures persiste, s’agissant notamment de certains fléaux parmi lesquels on cite l’addiction aux drogues, le tabagisme, le suicide…, mais aussi celui de la santé mentale qui demeure un véritable problème de santé publique.

S’agissant de l’employabilité, l’inadéquation entre les formations proposées par le système d’éducation et de formation et les besoins du marché du travail est pointée du doigt. Une situation qui «rend difficile la transition entre l’école et le marché du travail et constitue encore l’un des facteurs ayant un impact négatif sur la croissance économique et l’employabilité des jeunes diplômés. Il est d’ailleurs important de noter que le taux de chômage chez les jeunes augmente avec le nombre d’années d’études, ce qui ne fait que renforcer le sentiment de frustration chez les diplômés de l’enseignement supérieur qui ne trouvent pas d’emploi». En ce qui concerne l’engagement politique, différents organismes sont unanimes: les jeunes marocains boudent la politique. «Les jeunes marocains ne participent pratiquement pas à la vie civique, et consacrent la plupart de leur temps à des activités personnelles ou en groupe. Leur quasi- absence des formes traditionnelles de participation politique, matérialisée par un très faible taux d’adhésion aux syndicats et aux partis politiques, traduit une véritable crise de confiance entre les jeunes et les institutions politiques (1% des jeunes adhèrent à un parti politique ou à un syndicat). Il importe aujourd’hui de changer la façon de considérer la participation des jeunes à la vie publique, les institutions dites conventionnelles ne constituant plus l’unique forme de participation citoyenne. Les grands mouvements populaires de contestation n’ont pas entraîné d’implication plus forte dans ces mécanismes de participation, faute notamment d’efforts déployés pour les rendre accessibles, attractifs et pertinents par rapport aux préoccupations des jeunes, nécessitant ainsi de proposer une lecture nouvelle de ces évènements», expliquent les responsables du CESE.

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