Trésor
Portées par une forte dynamique des impôts sur les sociétés, sur le revenu et de la TVA, les recettes fiscales du Trésor se sont établies à 201,8 milliards de dirhams à fin juillet 2025, en hausse de près de 16 % sur un an.
Sur les 226,76 milliards de dirhams de recettes ordinaires générées par le Trésor à fin juillet 2025, les recettes fiscales se sont établies autour de 201,84 milliards de dirhams. Des ressources qui ressortent en progression de 15,9 % en glissement annuel marquant ainsi un additionnel de 27,73 milliards de dirhams comparé aux sept premiers mois de l’année précédente. Cette dynamique mise en relief dans le récent document statistique du ministère de l’économie et des finances portant sur la situation des charges et ressources du Trésor laisse apparaître un taux d’exécution de 63,1 % par rapport aux prévisions de la loi de Finances 2025. Dans ce contexte, les remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux, y compris la part supportée par les collectivités territoriales (CT), ont augmenté de 4,3 milliards de dirhams atteignant à fin juillet les 15,7 milliards de dirhams contre 11,3 milliards de dirhams un an auparavant, reflétant ainsi l’effort soutenu de l’État en matière d’apurement du crédit de TVA. En analysant les recettes fiscales par nature d’impôt et de taxe, le ministère de l’économie et des finances relève une progression notable de l’impôt sur la société. Les ressources générées dans ce sens ressortent en progression de 31,9 %.
Elles se sont en effet consolidées de 13,45 milliards de dirhams se situant ainsi autour de 55,6 milliards de dirhams, soit un taux de réalisation de 76,2 %. Une progression qui, selon la tutelle, traduit une forte croissance des recouvrements spontanés, en hausse de 15,2 milliards de dirhams (+34,7 %). « Cette dynamique repose principalement sur une importante augmentation du complément de régularisation, qui a progressé de 6,8 milliards de dirhams (+53,3 %), pour atteindre un niveau record de 19,5 milliards de dirhams, ainsi que sur les deux premiers acomptes, totalisant 7,3 milliards de dirhams », peut-on lire du document statistique du département de l’économie et des finances. Et de poursuivre : « Les restitutions au titre de cet impôt ont presque doublé, passant de 1,7 milliard de dirhams un an auparavant, à 3 milliards de dirhams à fin juillet 2025 ». Pour ce qui est de l’impôt sur le revenu, la valeur des recettes réalisées à ce niveau a atteint les 42,17 milliards de dirhams au titre des sept premiers mois de l’année.
On relève dans ce sens une hausse de 7,1 milliards de dirhams (+20,4 %) et un taux de réalisation de 69,3 %. En commentant cette performance, le ministère de l’économie et des finances évoque à ce propos la régularisation fiscale volontaire ayant généré 3,8 milliards de dirhams de recettes à fin janvier 2025, ainsi qu’aux augmentations de 2 milliards de dirhams des recettes issues de l’action de l’administration fiscale et de 538 millions de dirhams de l’Impôt sur le revenu sur les salaires. En ce qui concerne la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), on relève une augmentation de 4,1 milliards de dirhams des recettes générées atteignant à fin juillet les 55,65 milliards de dirhams. Se référant au document statistique du ministère de l’économie et des finances, cette progression est attribuable à la hausse des recettes au titre de la TVA à l’importation de 2,5 milliards de dirhams (+7,5 %) et de la TVA à l’intérieur de 1,5 milliard de dirhams (+8,5 %). « Les remboursements et restitutions en matière de TVA (non compris la part des CT) ont atteint 8,1 milliards de dirhams, contre 6,2 milliards de dirhams à fin juillet 2024 », relève-t-on dans ce sens. En ce qui concerne les taxes intérieures de consommation, les recettes se sont consolidées de 2,7 milliards de dirhams (+13,5 %) affichant un taux de réalisation de 60,4 % par rapport aux prévisions de la loi de Finances 2025.
Une progression tirée principalement par l’augmentation des recettes des TIC sur les produits énergétiques de 1,7 milliard de dirhams (+16,3 %). « Cette évolution est attribuable notamment à la suppression, dans le cadre de la loi de Finances 2025, de l’exonération des TIC sur les houilles et le fioul lourd utilisés pour la production de l’énergie électrique, ainsi qu’à l’augmentation des quotités appliquées à ces produits, aux huiles lubrifiantes et aux bitumes», lit-on dans ce sens. En parallèle , les droits de douane ressortent en repli de 9,5% perdant ainsi 1 milliard de dirhams de leur valeur par rapport au niveau atteint une année auparavant. Le recul de ces recettes, réalisées à hauteur de 44,9%, s’explique par la suppression, en 2025, du droit d’importation applicable notamment aux bovins et aux ovins. Les droits d’enregistrement et de timbre ont grimpé pour leur part de 7,6% s’affermissent au titre des sept premiers mois de 698 millions de dirhams. Une hausse qui intervient suite notamment à l’augmentation de 528 millions de dirhams des droits d’enregistrement (+7,7 %) et de 272 millions de dirhams (+14 %) des droits de timbre. Il est à souligner que les recettes non fiscales ont atteint à fin juillet les 22,3 milliards de dirhams à fin juillet 2025, en hausse de 906 millions de dirhams (+4,2 %) contre 21,4 milliards de dirhams enregistrés à fin juillet 2024.
Cette progression s’explique notamment par la contribution des établissements et entreprises publics à hauteur de 9,3 milliards de dirhams, dont près de 4 milliards de dirhams versés par Bank Al-Maghrib, 2,5 milliards DH par l’Agence nationale de la conservation foncière, du cadastre et de la cartographie et 2,2 milliards DH par l’Office chérifien des phosphates. Il est à rappeler que l’exécution de la loi de Finances au cours des sept premiers mois de l’année 2025 s’est inscrite dans un contexte national globalement favorable, marqué par une accélération de la croissance économique au titre du premier trimestre. Une dynamique qui résulte de la contribution positive à la fois des activités agricoles et non agricoles, soutenues notamment par la bonne performance des secteurs de la construction, des industries extractives et des services.
Dans ce cadre, la situation des charges et ressources du Trésor à fin juillet 2025 fait ressortir un déficit budgétaire de 55 milliards DH contre 40,2 milliards DH un an auparavant, reflétant une progression de 43,4 milliards DH des dépenses et de 28,7 milliards DH des recettes.
74,8 milliards de dirhams mobilisés
Besoin de financement A fin juillet 2025, la situation des charges et ressources du Trésor dégage un besoin de financement en nette hausse par rapport à la même période de l’année. Il ressort en effet à 74,8 milliards de dirhams contre 47,4 milliards de dirhams relevé une année auparavant. Se référant au ministère de l’économie et des finances, les mobilisations nettes se sont élevées à 21,8 milliards de dirhams sur le marché domestique. Pour leur part, les emprunts extérieurs nets se sont établis à 34 milliards de dirhams. Le département de l’économie et des finances assure par ailleurs que le flux de l’endettement intérieur recouvre des souscriptions pour un montant de 94,1 milliards de dirhams et des remboursements en principal pour 72,3 milliards de dirhams. Il est à noter que le flux de l’endettement extérieur comprend des tirages de 40,3 milliards de dirhams, y compris 20,9 milliards de dirhams mobilisés sur le marché financier international, ainsi que des amortissements de 6,3 milliards de dirhams.














