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Exploitation du sable : Le Parlement tire la sonnette d’alarme

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Plus de la moitié des quantités sur le marché sont issues de filières illégales

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Le manque à gagner que ce soit pour l’Etat ou bien les collectivités locales devient beaucoup trop important puisque les taxes inhérentes aux opérations d’exploitation ne sont tout simplement pas payées.

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Les parlementaires semblent prendre enfin à bras-le-corps la question de l’exploitation illégale du sable. Et pour cause. Les statistiques sur les quantités du sable issues d’exploitations illégales sont particulièrement inquiétantes. C’est la raison pour laquelle le Parlement vient d’organiser une réunion spéciale consacrée à cette problématique en présence du ministre de tutelle. Les chiffres sont, en effet, édifiants. Pas moins de 55,07% du sable vendu sur le marché national provient de filières clandestines, soit plus de la moitié utilisée notamment dans le domaine de la construction. Une réalité qui présente, selon des sources parlementaires, des risques énormes à plusieurs niveaux.

«Tout d’abord, le manque à gagner que ce soit pour l’Etat ou bien les collectivités locales devient beaucoup trop important puisque les taxes inhérentes aux opérations d’exploitation ne sont tout simplement pas payées», apprend-on de sources parlementaires. «Ensuite, l’exploitation anarchique du sable a également et surtout un lourd impact sur les équilibres écologiques, notamment au niveau des plages et du littoral», précise la même source. Lorsqu’on sait que la majorité des quantités écoulées sur le marché local provient de filières clandestines, le respect des normes environnementales devient le dernier des soucis malgré le lourd tribut que les générations actuelles et futures sont appelées à payer.

Il faut préciser à cet égard que les chiffres disponibles actuellement montrent que le sable issu des «oueds» représente 16% des quantités qui circulent sur le marché national alors que le sable issu du concassage ne dépasse guère les 7,25%. Le sable dunaire issu d’exploitations contrôlées et autorisées ne dépasserait pas de son côté les 14,49%. Le hic, c’est que le contrôle de l’exploitation a du mal à se mettre en place sans parler de l’efficacité de la lutte contre les réseaux mafieux opérant dans le secteur.

Même le Parlement a du mal aujourd’hui à dépasser le stade de diagnostic. Au cours de la dernière réunion de la commission parlementaire permanente chargée des infrastructures, de l’énergie, des mines et de l’eau à la Chambre des représentants, les députés ont tout simplement appelé à veiller à ce que l’exploitation de cette ressource naturelle se fasse en respect des dispositions de la loi 13.23 relative à l’exploitation des carrières. Les parlementaires appellent notamment à la mise en œuvre de l’article 20 de ladite loi.

Ce dernier encadre les exploitations du sable. Il est question également, selon la même source, de veiller à ce que les sociétés de dragage se concentrent principalement sur leur cœur de métier, à savoir le dragage du sable au niveau des ports pour la sécurité des navires en escale. Reste à savoir si cette réunion permettra la mise en place d’un dispositif efficace de contrôle et de lutte contre l’exploitation illégale. En tout cas le temps commence à presser car les premiers impacts sur le plan environnemental se font déjà sentir, notamment sur la plage de Mehdia dans la région de Kénitra.

Loi 27-13

La loi  27-13 relative à l’exploitation des carrières est entrée en vigueur en juillet 2015.

Le texte a, en effet, introduit plusieurs nouveautés pour réglementer un secteur où l’exploitation anarchique bat son plein. Dans ce sens, la loi a apporté une nouvelle définition des carrières avec une simplification des procédures pour leur ouverture et exploitation. De nouvelles conditions pour obtenir l’agrément d’exploitation ont également été prévues. Il a été question, en outre, de l’introduction de la notion des «plans régionaux de gestion des carrières» qui couvre des périodes de 20 ans.

Concrètement, l’opération d’ouverture et d’exploitation d’une carrière est conditionnée par l’octroi d’une autorisation administrative. L’administration doit de son côté donner une réponse dans un délai ne dépassant pas 60 jours, à partir de la date du dépôt, et 30 jours pour les carrières de travaux publics et les carrières d’échantillonnage pour l’exploration.

L’autre nouveauté de la loi  a concerné la réalisation d’étude d’impact sur l’environnement, ainsi que des reportings annuels sur la situation environnementale des carrières.

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Impact environnemental

Les besoins annuels concernant le sable sur le marché national sont estimés à 30 millions de mètres cubes. Une quantité énorme qui représente une niche importante qui finit par attirer des réseaux mafieux.

Et c’est pour répondre à la demande croissante en raison du boom du BTP et protéger les dunes côtières contre le pillage et l’exploitation anarchique que les responsables ont encouragé le recours à des solutions alternatives, notamment le sable de dragage et de concassage.

Alors que les autorités tentent de contrecarrer l’exploitation anarchique, notamment du sable dunaire, des matériaux de substitution de mauvaise qualité avaient également fait leur apparition. Le secteur fait donc face à plusieurs défis et des risques multiples et ce malgré l’adoption d’une loi relativement récente.

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