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Fausse information, vrai bidouillage

© D.R

En matière journalistique, comme dans tous les domaines, le «zéro» erreur n’existe certes pas, mais il y a erreur et erreur.

Les professionnels du contenu rédactionnel, de manière générale, connaissent tous la signification de ce qu’on appelle «la coquille»: une faute de frappe, d’orthographe, une imprécision ou même une information erronée publiée par inattention, par un amalgame ou défaut de vérification. Ce type d’anomalie, sur des noms, des chiffres ou des faits est très répandu dans la presse écrite mais très souvent «bénin» puisque ne procédant d’aucune volonté de nuire ou de porter atteinte à quiconque. Mais il y a, de l’autre côté, les bourdes journalistiques qui sont de faux scoops, des informations présentées comme de vraies enquêtes censées avoir fait l’objet de recoupements et de vérifications rigoureuses surtout quand elles présentent des faits graves mettant en cause la réputation de personnes ou d’institutions. Ce qu’a publié l’hebdomadaire TelQuel dans son édition du vendredi 21 avril fait partie de cette deuxième catégorie.

«Faux médecin, vrai pizzaïolo» est le titre de l’article publié par le magazine TelQuel, et qui, depuis, a fait beaucoup de bruit. Dans l’article en question, désormais avec une place de choix dans les annales de la bourde journalistique, on dénonce, en vrai style scoop, le cas de l’homme censé être médecin en Grande-Bretagne et qui s’est avéré en fin de compte être un simple employé  dans un Café Snack. Plus encore, et c’est fort probablement  pour cette raison que le journal croyait tenir la bonne formule du scoop, c’est que Mohamed Aziz Bihi a été décoré le 30 juillet 2016 du Wissam Al Moukafaa Al Wathaniya de deuxième catégorie. Plus vigilants que les censeurs de jadis, les habitants de la planète Web réagissent après que le concerné eut fourni des «preuves», en l’occurrence des  copies d’attestations établissant que M. Bihi est bel et bien médecin et qu’il  exerce son métier d’urologue à l’hôpital de Stavropol. Certes, TelQuel  a publié sur son site web une mise au point. L’hebdomadaire s’excuse de cette «erreur» commise à l’encontre du docteur Mohamed Aziz Bihi, mais le mal est fait. Puis vint le tour de la presse nationale pour dénoncer ce gros ratage qui porte atteinte à la profession, déjà affectée de plusieurs maux.

Au-delà donc des discours fougueux à propos de la déontologie, l’organisation du groupe et la compétence technique, il faut reconnaître que les procédures de production souffrent toujours de l’imprécision. Et, encore une fois, au-delà de la responsabilité première du journaliste, qui croyait bien faire et n’a pas échappé à la manipulation, que faisait le reste du circuit censé veiller au grain ?

Quand on s’amuse à distribuer à gauche et à droite les cartons, les bonnes notes

et les mauvaises, quand on s’érige en donneur de leçons, qu’on se présente chaque semaine en défenseur de l’humanité, du respect des droits et des règles universelles, quand on s’improvise «gardien» de la déontologie et de la rigueur, on est censé d’abord être soi-même d’une rigueur et d’un professionnalisme irréprochables…

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