Le président de la Fédération nationale des musulmans de France (FNMF), Mohamed Bechari, a été suspendu récemment de ses fonctions. Ce dernier est assigné en référé demain mercredi. Le porte-parole de Bechari, Abderrahim Berkaoui, a été nommé "président par intérim jusqu’à nouvel ordre", souligne le communiqué, précisant que le conseil d’administration de la FNMF a décidé de suspendre son ancien président pour "irrégularités et dysfonctionnements graves".
La Fédération mentionne des falsifications de signatures et d’un procès-verbal, "l’opacité financière de la FNMF et l’absence d’un compte bancaire", "le changement du siège de la FNMF à son domicile sans aucune décision du CA" et "l’organisation de conférences et montage de projets sans la concertation du CA", précise le communiqué.
Le conseil d’administration de la FNMF, qui a également "assigné en référé M. Bechari et ses complices pour le 5 octobre 2005 au tribunal de grande instance de Saint-Etienne", "se réserve", en outre, le droit de le poursuivre pénalement dans les jours à venir", selon la même source.
Acteur du paysage associatif et médiatique de l’islam de France, Mohamed Bechari est président de la Fédération nationale des musulmans de France FNMF (proche du Maroc). Il est aussi vice-président du Conseil français du culte musulman (CFCM).
En septembre 2004, Mohamed Bechari avait rencontré Abassi Madani, le chef historique du Front islamique du salut (FIS), mouvement islamiste algérien dissous en 1992. Une rencontre qui avait alors choqué le Conseil français du culte musulman (CFCM) ainsi que certains médias également. Bechari a expliqué qu’il voulait par cette visite soutenir Madani dans sa grève de la faim pour obtenir la libération de deux Français détenus à l’époque otage en Irak. En juin dernier, lors des élections pour le renouvellement des instances du Conseil français du culte musulman (CFCM), M.Bechari a été conduit vice-président dudit conseil. Ces élections ont été marquées par une large victoire de la Fédération nationale des musulmans de France qui a illustré la parfaite intégration des Marocains résidents en France. Ces derniers avaient, en effet, réussi à gagner la confiance de la communauté musulmane française. Au lendemain du scrutin, Mohamed Bechari avait appelé à un "travail en commun" entre toutes les associations et instances représentatives des musulmans en France.
Aujourd’hui, M.Berkaoui, a déclaré que M.Bechari "n’a pas participé à la mobilisation" pour les élections du CFCM et la plupart des élus FNMF n’appartiennent pas à son camp.