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G8 : L’empreinte Chirac

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Les présidents français et américain ont amorcé leur réconciliation le week-end dernier à la faveur des manifestations de fraternité franco-américaine sur les plages du Débarquement en Normandie. Côte à côte, ils ont commencé à raccommoder une relation mise à mal depuis 2002 par la crise irakienne.
Ce rapprochement doit se manifester par le vote, peut-être mardi, d’une résolution par le Conseil de sécurité de l’ONU appuyant le transfert de souveraineté aux Irakiens le 30 juin, comme le souhaite Washington qui cherche à tout prix une caution internationale à son action. Jacques Chirac, principal opposant à la guerre en Irak, a levé ses réserves après que les Etats-Unis eurent accepté de coopérer en matière militaire avec le nouveau gouvernement irakien. La France ne s’opposera pas non plus à l’initiative sur « le Grand Moyen-Orient », le grand projet que George W. Bush veut porter à ce sommet des sept pays les plus industrialisés et de la Russie. La porte-parole de la présidence, Catherine Colonna, a jugé désormais « satisfaisant » ce plan de réformes démocratiques et économiques dans une zone allant de la Mauritanie au Pakistan, qui a fait l’objet d’âpres négociations. Pour l’Elysée, le projet est aujourd’hui « plus équilibré » car il ne donne plus l’impression de vouloir imposer les réformes de l’extérieur et rappelle la nécessité de régler le conflit israélo-palestinien. En revanche, la dette irakienne pourrait être un sujet de désaccord, Paris s’opposant à une annulation de la dette de Bagdad à son égard (3 milliards de dollars sur un total de 120 mds) supérieure à 50% alors que Washington pousse les créanciers à aller jusqu’à 90%. Mais au-delà, M. Chirac souhaite surtout faire avancer ses objectifs en matière d’aide au développement, de protection de l’environnement et de solidarité entre riches et pauvres.
L’Elysée affirme avoir dû batailler ferme pour que certaines de ces préoccupations soient en partie reprise par une présidence américaine jugée très libérale. « Les négociations précédant ce sommet, ont, comme toujours, été longues et parfois ardues », a admis Catherine Colonna. Elle a affirmé que la France « a beaucoup insisté pour qu’une partie des travaux du G8 soit consacrée aux questions du développement et aux pays pauvres, afin de poursuivre l’action dans la durée, et que 2004 ne soit pas une année perdue entre le sommet d’Evian et la présidence britannique de 2005 ». Après Evian en 2003, où M. Chirac avait convié en marge du sommet, les dirigeants de grands pays émergents et africains, la Grande-Bretagne entend à son tour donner la priorité à l’Afrique, au financement du développement et à la lutte contre le réchauffement de la planète. Le président français compte mettre sur la table à Sea Island son idée d’une taxe internationale pour financer le développement, parallèlement à la hausse de l’aide publique, une perspective qui fait figure de chiffon rouge pour les Américains. Jacques Chirac s’attaquera aussi à l’exploitation des femmes et des enfants dans les pays pauvres, une forme « d’esclavage moderne », et demandera plus de responsabilité aux entreprises pour lutter contre un fléau aussi responsable des délocalisations.

• Michel Leclercq (AFP)

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