Une deuxième personne est décédée des suites du virus H5N1 au Kurdistan irakien, selon les résultats d’analyses effectuées par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), a affirmé à l’AFP lundi 6 février un haut responsable du ministère kurde de la Santé.
Plus tôt, l’OMS avait annoncé que sept cas suspects de grippe aviaire avaient été enregistrés dans le nord de l’Irak. La personne atteint du virus H5N1 est Hamma Sour Abdallah, 40 ans, décédé le 27 janvier.
Sa nièce de 14 ans, Chanjin Abdelkader, originaire de la région kurde de Rania (frontalière de l’Iran et de la Turquie), était morte le 17 janvier du virus H5N1 de la grippe aviaire. Les analyses ont été effectuées par le laboratoire de l’OMS au Caire, selon la source kurde. "Il y a sept cas humains suspects de grippe aviaire. Nous avons fait des prélèvements que nous avons envoyés au laboratoire de l’OMS au Caire", a affirmé Naïma al-Gasseer, représentante de l’OMS en Irak, lors d’une conférence de presse à Erbil, au Kurdistan.
Elle a indiqué qu’elle parlait bien du virus H5N1: "Oui, nous parlons de cas suspects du virus H5N1".
"Dès que les résultats seront connus, nous informerons le gouvernement irakien", a-t-elle ajouté.
Mme Gasseer fait partie d’une délégation de huit experts de l’OMS, arrivée dimanche au Kurdistan, et qui devait être rejointe lundi par deux vétérinaires de l’OMS. Dans le même temps, l’attaché de santé de l’ambassade américaine en Irak a indiqué qu’un important stock de matériel arriverait dans le pays "dans les deux prochains jours". "Ce dont l’Irak a besoin, c’est de beaucoup d’équipements de protection personnelle comme des masques, des gants, des blouses sanitaires et des désinfectants pour limiter la propagation de la maladie", a indiqué à l’AFP Jon C. Bowersox, faisant état d’une livraison de "900 kilos" de matériel en provenance des Etats-Unis.
M. Bowersox a indiqué que la cargaison ne serait pas uniquement distribuée au Kurdistan, précisant que le ministère de la Santé distribuerait le matériel. Selon lui, le problème n’est pas tant le manque de médicaments ou de matériel, que le fait de les rendre très rapidement disponibles.
Quelque 500.000 volatiles ont été abattus dans une large zone frontalière du Kurdistan d’Irak, avait indiqué, le 31 janvier, Tahsine Namek, responsable de la santé à Soulaimaniyah.
"Pour le moment, il y a une situation d’urgence pour l’agriculture. Mais nous pensons que cela pourrait devenir une urgence touchant la santé publique si un changement intervenait dans la nature du virus", a déclaré, dimanche à la presse à Bagdad, Dr Sam Yingst, qui relève de l’unité navale de recherche médicale de l’OMS installée au Caire. La maladie de la grippe aviaire est "limitée au village de Sarkabkane, dans la région kurde de Rania, frontalière de la Turquie et de l’Iran", a assuré le même jour un communiqué du Haut Comité de lutte contre la grippe aviaire, mis en place par le gouvernement irakien.
"Il n’y a aucun cas dans le reste du pays", a affirmé la porte-parole du Haut Comité, le Dr. Ibtissam Aziz, citée dans le texte. Au moins quatre personnes sont mortes en Turquie voisine le mois dernier.
Les premiers cas d’infection humaine par le virus H5N1 sont apparus à Hong Kong en 1997, faisant six morts.
Depuis que le virus est réapparu en 2003 en Asie, 160 cas ont été confirmés dont 86 mortels.