La rareté fait la valeur. C’est le cas aujourd’hui de l’huile d’olive au Maroc. Les professionnels, qu’ils soient agriculteurs ou industriels, indiquent tous que la récolte d’olives cette année est très mauvaise. Certains d’entre eux estiment la baisse à 70% par rapport au niveau de la campagne de l’année dernière. Du coup, les prix de l’olive et de l’huile connaissent une flambée. Mais ce qui pose aujourd’hui, le plus, problème c’est que certains fabriquants d’huile d’olive, pour contrecarrer les effets de prix et la rareté, ont opté pour l’importation d’huile d’olive en vrac. Selon des informations obtenues et dûment recoupées par Aujourd’hui le Maroc, Lesieur, qui fabrique la marque Mabrouka, a importé depuis septembre quelques 1.200 tonnes d’huile d’olive de Tunisie. Ce qui a suscité la colère d’autres industriels. Pour ces derniers, il y a manifestement problème car, disent-ils, «l’huile d’olive tunisienne est subventionnée» en plus, elle bénéficie de l’exonération des droits de douane en vertu de l’accord de libre-échange d’Agadir. Ce qui porte préjudice aux agriculteurs marocains. Ces mêmes agriculteurs avec qui, quelques mois auparavant, Lesieur avait signé des accords d’agrégation. Les mêmes industriels, pensent qu’il y a un autre problème, concernant cette fois-ci le consommateur : L’huile d’olive en provenance de Tunisie est mise en bouteille et écoulée sous la marque Mabrouka sans que Lesieur ne le mentionne sur l’emballage du produit. Pour les industriels mécontents, les pouvoirs publics doivent intervenir en prévoyant, par exemple, des mesures de sauvegarde à l’instar de ce qui se fait pour la récolte de céréales. Ils proposent ainsi l’instauration temporaire de droits de douane élevés pour permettre aux agriculteurs marocains d’écouler leur récolte d’abord avant d’ouvrir les portes aux importations.