Indice des prix à la consommation : Les poissons et les fruits en hausse

L’indice des prix à la consommation (IPC) s’est situé dans la fourchette de l’évolution normale, selon ce que rapporte une récente note du Haut Commissariat au Plan (HCP) qui indique que ce marqueur a enregistré au mois d’avril une baisse globale de 0,2% par rapport à mars. Rapporté au mois d’avril de l’année dernière, ce niveau rend compte d’une hausse de 1,2%, pourcentage qui laisse supposer que les prévisions concernant l’inflation sont correctes. Cependant cette évolution renferme un certain nombre de  paradoxes. Si en effet il a globalement baissé de 0,2% par rapport au mois de mars, l’IPC d’avril montre de grandes disparités.  L’une d’elles interpelle plus particulièrement. Elle établit  que la baisse la  plus significative des prix a concerné non pas seulement certains  produits du terroir, mais encore des denrées importées. Selon le document, la baisse du mois d’avril est en effet principalement due à celle des légumes (- 8,1%) et à celles du café, du thé et du cacao (-2,1%). Dans le même temps, note le HCP, les fruits ont coûté plus cher (+ 5,9%) et les «poissons et les fruits de mer» ont fait à peine moins avec un enchérissement de 4%.  Ces variations à l’étal  sont du reste confortées par un autre paradoxe, géographique celui-là, qui établit que les régions où les prix ont connu la plus faible hausse ne sont pas celles auxquelles on s’attend. Si la note dit que  les baisses les plus importantes de l’IPC ont été enregistrées à Settat avec 0,8%, ce qui est normal dans le cas d’une zone agricole, elle cite en second lieu  Oujda et Al-Hoceima avec 0,7%. Ces villes étant  excentrées par rapport aux grandes aires de production  des denrées dont les prix ont accusé les plus fortes amplitudes et donc étant plus sensibles aux coûts du fret, on est enclin à considérer que les dépenses liées au  transport ont eu un effet moindre que d’ordinaire. Autre apparente anomalie, le niveau de hausse enregistré à Safi (0,6%)  et à Béni Mellal (0,5%). Pour ce qui est des  produits non alimentaires, dit la note, leurs variations  vont d’une baisse de 19,6% pour les «communications» à une hausse de 3% pour l’«enseignement». Le HCP en conclut que «dans ces conditions, l’indicateur d’inflation sous-jacente, qui exclut les produits à prix volatils et les produits à tarifs publics, aurait connu au cours du mois d’avril 2012 une stagnation par rapport au mois de mars 2012 et une hausse de 0,6% par rapport au mois d’avril 2011».