Parlement. L’institution législative vient d’explorer différentes pistes pour faciliter l’intégration des jeunes dans l’action parlementaire dans le cadre d’un programme qui vient d’être clôturé. Voici une liste de recommandations.
Le Parlement veut renforcer l’intégration des jeunes dans l’action parlementaire. Dans ce sens, l’institution législative a mené durant plusieurs mois un programme spécial qui vient de prendre fin lors d’une cérémonie spéciale. Dans les détails, Rachid Talbi El Alami, président de la Chambre des représentants, a présidé, mardi 25 mars 2025, au siège de la Chambre à Rabat, la cérémonie de clôture du programme «Intégration des jeunes dans l’action parlementaire», organisé en coopération avec la Fondation Westminster pour la démocratie, durant la période allant de juin 2023 à mars 2025. À cette occasion, des certificats ont été remis aux jeunes participants en reconnaissance de leurs efforts et contributions.
Dans son allocution, Rachid Talbi El Alami a souligné l’importance de la formation politique des jeunes et du renforcement de leur participation à l’action parlementaire et démocratique. À cet égard, il a salué la coopération fructueuse entre la Chambre des représentants et la Fondation Westminster pour la démocratie, qui a donné lieu à des résultats concrets en matière de formation, de connaissance des meilleures pratiques parlementaires, ainsi que de promotion de la participation des jeunes et des femmes à la chose publique. Le président de la Chambre des représentants a souligné que ce programme reflète les préoccupations communes entre le Royaume du Maroc et le Royaume-Uni sur des questions telles que les dérèglements climatiques, l’intelligence artificielle et la jeunesse, insistant sur la nécessité de renforcer cette coopération et de tirer profit de l’expérience commune et des bonnes pratiques, tout en les partageant avec d’autres parlements, notamment en Afrique et au Moyen-Orient.
M. Talbi El Alami a également affirmé que permettre aux jeunes de se familiariser de près avec l’institution législative renforce leur confiance dans l’action parlementaire et les encourage à participer consciemment à la chose publique. Il a appelé à investir dans les résultats de ce programme et à innover en matière de mécanismes et de programmes pour promouvoir le dialogue, l’ouverture et ancrer une culture parlementaire démocratique.
Le président de la Chambre des représentants a aussi félicité les participants pour leur engagement et leur implication positive dans le programme, soulignant que les jeunes constituent un pilier fondamental du développement démocratique et de la consolidation de la confiance dans les institutions nationales.
De son côté, Airlie Taylor, directrice régionale Mena de la Fondation Westminster pour la démocratie, a mis en exergue, dans son intervention, l’importance de la coopération continue entre la Fondation et le Parlement marocain pour renforcer l’ouverture et l’engagement civique. Elle a salué l’approche participative adoptée par la Chambre des représentants pour impliquer divers acteurs, notamment les jeunes, dans le processus de prise de décision. Mme Taylor a souligné que le programme d’intégration des jeunes, basé sur le respect de la diversité culturelle, de genre et politique, constitue un modèle d’échange d’expériences et de promotion de l’écoute des jeunes au sein de l’institution législative. Elle a ajouté que la mise en place de mécanismes efficaces de contrôle contribue à permettre aux jeunes de participer activement à l’élaboration des politiques publiques. Elle a précisé que les documents de politique présentés par les jeunes représentent une base pour un débat politique autour de sujets clés comme l’intelligence artificielle, l’autonomisation économique des jeunes et le renforcement de leur participation politique, ajoutant que ces initiatives témoignent de l’ouverture de la Chambre des représentants marocaine à des politiques participatives inclusives, en faisant un exemple à suivre dans ce domaine. Pour sa part, Alexander Pytka, premier conseiller à l’ambassade britannique au Maroc, a mis en avant l’importance de renforcer la coopération entre le Royaume du Maroc et le Royaume-Uni dans le soutien à la participation citoyenne et à l’ouverture parlementaire. Il a salué les approches participatives adoptées par la Chambre des représentants pour associer les jeunes au processus de prise de décisions, estimant que leur autonomisation en matière de mécanismes de contrôle et de participation politique contribue à une gouvernance plus inclusive et efficace.
Ouverture sur les jeunes
Au nom des jeunes participants, Youssef Rguibi a affirmé que le succès du programme est le fruit de la forte volonté de la Chambre des représentants de s’ouvrir aux jeunes, ainsi que de la volonté de ces derniers de s’impliquer dans l’action parlementaire, saluant les efforts fournis par la Chambre à cet égard. M. Rguibi a mis en lumière les acquis obtenus par les jeunes participants, notamment la connaissance des détails de l’action parlementaire et des politiques publiques, la correction de représentations antérieures sur l’action parlementaire, ainsi que l’exercice de rédaction de documents de politique sur diverses questions et leur plaidoyer. Cette formation a également été marquée par le lancement par les jeunes de l’initiative « Dynamique inclusive », visant à encourager la participation à la vie publique aux niveaux local et régional, avec l’espoir qu’elle constitue le début d’un processus de création d’un mécanisme permanent de dialogue et d’espaces pour la participation politique. La rencontre a également été marquée par la présentation du bilan général du programme et de ses résultats par Fatiha Aït Oulaid, directrice du bureau de la Fondation Westminster pour la démocratie à Rabat. Elle a indiqué que le programme a compris l’organisation d’une série de sessions de formation couvrant divers domaines du travail parlementaire, de même que des ateliers en ligne, en plus de la rédaction de documents de politique en lien avec la jeunesse abordant des sujets comme l’intelligence artificielle, l’entrepreneuriat, la citoyenneté participative et les changements climatiques, qui ont été présentés aux députés lors d’une journée interactive organisée au sein de la Chambre des représentants.
Mme Aït Oulaid a également exposé un ensemble de recommandations et de perspectives futures, soulignant que le renforcement de la volonté politique constitue un facteur fondamental pour ancrer une culture d’ouverture et d’inclusion. Elle a appelé à l’organisation de séminaires régionaux pour discuter des questions relatives à la jeunesse et à la mise en place de programmes à long terme comme éléments clés pour assurer la durabilité du programme et accroître son impact. Elle a insisté sur l’importance d’élargir la portée des activités à l’avenir afin de renforcer la participation des jeunes à l’action parlementaire et d’ancrer une culture démocratique et de citoyenneté active.
Jeunesse. Pour Rachid Talbi El Alami, président de la Chambre des représentants, la formation politique des jeunes, leur éducation démocratique et leur initiation de près aux travaux, procédures et performances de l’institution législative revêtent une importance majeure dans un contexte national marqué par l’élargissement, la consolidation et la valorisation des réformes dont notre pays est fier, mises en œuvre conformément à la vision éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI et sous Son patronage. Sa Majesté conduit, en effet, un modèle démocratique singulier et une renaissance du développement global, dans un contexte régional et international aux caractéristiques mouvantes bien connues. Il n’est donc pas étonnant que la jeunesse soit au cœur de cette renaissance. «Compte tenu de l’appartenance des participantes et participants à ce programme, qui représentent, sur le plan territorial, l’ensemble des douze régions du Royaume, et sur le plan politique, les différents partis représentés à la Chambre des représentants, et au vu des résultats réalisés, ce programme peut être considéré comme exemplaire, pionnier et susceptible d’être généralisé aux niveaux local, régional et provincial», a affirmé la même source. Et de conclure : «L’objectif demeure de permettre aux jeunes et aux jeunes adultes de prendre connaissance des institutions représentatives de l’intérieur, d’apprécier leur travail, ce qui est de nature à renforcer la confiance en ces institutions et à encourager une participation consciente et volontaire à la chose publique, indépendamment de l’appartenance ou de l’orientation politique, tant que le critère fondamental reste l’appartenance à la nation, la fidélité à ses constantes et institutions et la croyance en la démocratie».