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Irak : poursuite de la violence

La troisième et sans doute la dernière version du projet de résolution demande, pour la première fois, au Conseil de gouvernement transitoire irakien de présenter, d’ici au 15 décembre, un calendrier pour la rédaction d’une constitution et la tenue d’élections. Cependant, il ne semble pas renforcer le rôle de l’Onu en Irak, jugé insuffisant par le secrétaire général Kofi Annan. Le texte, qui vise à accroître l’aide internationale à la stabilisation et la reconstruction du pays, devait faire l’objet de consultations à huis clos à partir de 13H30 GMT. »Nous espérons que cette résolution sera adoptée dans le courant de la semaine », a déclaré l’ambassadeur des Etats-Unis à l’Onu, John Negroponte. Le nouveau texte a cependant fait l’objet de réserves chinoises et russes, alors que le ministre français des Affaires étrangères Dominique de Villepin se demandait s’il marquait, par rapport aux deux précédents, « des progrès à la mesure de la situation que connaît actuellement l’Irak ». Le chef de la diplomatie allemande Joschka Fischer a estimé qu’il constituait « sans le moindre doute un pas supplémentaire dans la bonne direction ». Alors que la communauté internationale tente de se mettre d’accord sur la voie à suivre en Irak, la violence y a encore frappé. Le ministre du Pétrole Ibrahim Bahr Al-Ouloum et Nabil Al-Moussawi, adjoint d’Ahmed Chalabi, membre du Conseil de gouvernement transitoire, ont échappé à une tentative d’assassinat dimanche soir à Bagdad, lorsque leur voiture a été prise sous le feu d’inconnus. Le gouverneur de la province de Diyala, au nord-est de Bagdad, Abdallah Chahhaz Al-Jabouri, a échappé lundi à une tentative d’assassinat qui a blessé deux policiers irakiens et un civil. Parallèlement, le secrétaire américain au Commerce Donald Evans effectue une visite en Irak, où l’économie de l’après-guerre se met en place avec la distribution de la nouvelle monnaie et l’annonce du budget 2004. Malgré l’insécurité régnante, il s’est dit confiant à son arrivée lundi à Bagdad dans les progrès de la reconstruction. Mercredi, il participera au lancement de la nouvelle monnaie appelée à remplacer l’ancien dinar à l’effigie du président déchu Saddam Hussein. « Nous avons fait de grands progrès » même si « cela prend du temps », a-t-il assuré, en donnant l’exemple de la production d’électricité « revenue à son niveau d’avant la guerre ». « Nous allons consacrer le temps et l’argent qu’il faudra » jusqu’à avoir une économie prospère, a-t-il assuré, avant la conférence des donateurs prévue les 23 et 24 octobre à Madrid. Mais les Européens font preuve jusqu’à présent de prudence sur leurs contributions. Lundi, ils ont donné leur feu vert au prélèvement pour la reconstruction de l’Irak de 200 millions d’euros sur le budget de l’Union européenne, sans préciser leurs contributions nationales. Or la Banque mondiale et l’Onu estiment à 56 milliards de dollars les besoins pour la reconstruction sur quatre ans. Par ailleurs, le chef chiite radical Moqtada Sadr a franchi un nouveau pas dans son opposition à l’occupation américaine, en annonçant la formation d’un « gouvernement » islamique, alors que les dignitaires chiites les plus modérés perdent patience face à la présence militaire étrangère en Irak. Moqtada Sadr devait dévoiler mardi à Najaf les tenants et aboutissants de ce « gouvernement » dont il a annoncé ce week-end la formation, après avoir d’abord dénoncé ouvertement l’occupation américaine et rejeté le Conseil de gouvernement transitoire. Son porte-parole à Bagdad a affirmé lundi qu’il s’agirait d’un « cabinet » transitoire, guidé par la loi islamique (charia) mais selon un « modèle irakien unique ». « Il y a un vide politique, nous allons le remplir. Ce gouvernement sera transitoire. Quand la situation sera stable, nous pourrons faire une élection. Notre gouvernement est supposé diriger tout l’Irak pas seulement les chiites », a expliqué cheikh Abbas Roubaï. « Comme chaque chose dans la vie, ce gouvernement aura une coloration religieuse, y compris au ministère du Pétrole. Mais je n’imagine pas un gouvernement extrémiste », a-t-il poursuivi, évoquant l’Iran ou l’Afghanistan des talibans.

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