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Irak : Une conférence qui peine à conclure

La tenue de cette conférence à Téhéran avait été perçue comme une occasion saisie par l’Iran pour se présenter comme un pays-clef et responsable au niveau régional et contrecarrer ainsi les accusations américaines qui accusent l’Iran d’être un « Etat voyou » soutenant la guérilla anti-américaine en Irak. Présents à la réunion, les ministres de l’Intérieur de l’Irak, de l’Iran, de l’Arabie saoudite, du Koweït, de la Syrie, de la Turquie, de la Jordanie et de l’Egypte (seul pays non limitrophe de l’Irak participant à la rencontre) reconnaissent tous officiellement combien la stabilité de l’Irak est importante pour la région. Malgré tout, selon des sources proches des discussions, ils avaient toujours en fin d’après-midi des « difficultés » à se mettre d’accord sur un communiqué final.
De fait, la réunion a donné lieu à des passes d’armes entre Bagdad et Téhéran sur la question de savoir à qui incombait la responsabilité de la poursuite des violences en Irak.
« Nous utilisons tous les moyens disponibles (armée, police et autres forces de l’ordre) pour contrôler la frontière », a ainsi déclaré le ministre de l’Intérieur iranien Abdolvahed Moussavi-Lari en réponse aux Irakiens qui accusent l’Iran de laisser passer des combattants islamistes souhaitant rejoindre la guérilla en Irak. M. Moussavi-Lari a même retourné ces accusations contre ceux qui les avaient lancées en exhortant « le gouvernement irakien et ceux qui prennent les décisions en Irak à être plus actifs dans le contrôle de la frontière afin que celle-ci ne soit pas une zone d’activité pour les contrebandiers et les bandits ». Mardi, à l’ouverture de la conférence, le vice-président irakien Ibrahim al-Jaafari avait estimé que l’Iran devrait déployer davantage d’efforts pour sécuriser les frontières afin d’empêcher le passage de combattants étrangers chez son voisin irakien. Il avait aussi exprimé le souhait de voir l’Iran signer un accord de coopération sécuritaire avec son pays et affirmé qu’un meilleur échange d’informations sur la sécurité dans la région faciliterait la tenue d’élections générales en Irak, prévues le 30 janvier. M. Moussavi-Lari avait répondu que c’était à l’Irak de faire plus dans la lutte contre le terrorisme, et notamment contre la présence sur son sol du principal groupe de l’opposition armée au régime islamique, les Moudjahidine du peuple, dont il avait jugé la « présence inacceptable et destructive en Irak ».
Les Moudjahidine du peuple se sont installés en 1986 en Irak, d’où ils effectuaient de multiples raids meurtriers contre l’Iran. Depuis la chute du régime baâssiste, leurs membres sont rassemblés dans un camp militaire en Irak et ont obtenu des forces américaines un statut de protection. Si le ministre iranien a assuré que Téhéran était « prêt à entraîner et équiper des policiers et des garde-frontières irakiens », cette proposition a été rejetée par son homologue irakien Falah Hasan al-Nakib.
Pourtant, malgré le gouffre séparant les participants (entre alliés des Etats-Unis et ennemis ouverts de ceux-ci), les débats, qui se tenaient à huis clos, « n’étaient pas aussi mauvais qu’ils auraient pu l’être », a indiqué un diplomate arabe, conseillant malgré tout que l’on « n’attende pas grand-chose » de cette réunion en matière de coopération. Selon des sources proches de la conférence, la réunion a dû être prolongée car les participants ne parvenaient pas à s’entendre sur les termes d’un communiqué final commun, et celui-ci devrait se contenter de condamner le « terrorisme » en général.

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