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La Guinée demeure dans l’impasse

C’est un véritable dialogue de sourds. La crise qui frappe depuis janvier dernier la Guinée Conakry est loin de toucher à sa fin. Le bras de fer se poursuit entre les syndicats, qui maintiennent leur  grève générale, et les autorités qui menacent de proroger l’état de siège décidé le 12 février par le président Lansana Conté.
L’activité économique du pays demeure paralysée par cette grève générale illimitée lancée pour exiger un changement à la tête de l’Etat et marquée par de violents affrontements qui ont fait au moins 113 morts.
Après l’échec de plusieurs concertations avec les syndicats, qui continuent à rejeter la nomination du Premier ministre Eugène Camara, le président de l’Assemblée nationale, Aboubacar Somparé, a brandi la menace d’une prolongation de l’état de siège, pourtant censé prendre fin le vendredi 23 février.
«Si la grève est levée, nous ne prorogerons pas l’état de siège, mais si elle n’est pas levée, nous le prolongerons pour préserver la sécurité dans le pays», a déclaré M. Somparé, sans préciser la durée de cette éventuelle prolongation.
Un communiqué du Parlement publié mercredi 21 février a appelé les députés de l’Assemblée nationale à participer à une session plénière ce vendredi pour évoquer l’état de siège, décrété du 12 au 23 février par le président Conté : «conformément aux dispositions de l’article 74 de la loi fondamentale relative à l’état de siège, les députés de l’Assemblée nationale sont convoqués pour une session plénière le vendredi 23 février 2007 à 10H00».
Le Parti de l’unité et du progrès (PUP) du président Conté est largement majoritaire à l’Assemblée avec 90 députés sur un total de 114.
Les syndicats, eux, refusent de lever leur mot d’ordre de grève, lancé le 10 janvier et réactivé le 12 février, tant qu’ils n’auront pas obtenu le remplacement du Premier ministre Eugène Camara, jugé trop proche du chef de l’Etat, ainsi que la levée de l’état de siège.
La situation inquiète toujours la communauté internationale et,  devant ce blocage, les voisins de ce pays ouest-africain s’impatientent. Les chefs d’Etat du Liberia et de la Sierra Leone ont essayé mardi 21 février d’offrir leurs bons offices mais sans toutefois parvenir à un résultat probant.
La présidente libérienne Ellen Johnson-Sirleaf et le Sierra-Léonais Ahmad Tejan Kabbah ont rencontré leur homologue guinéen, Lansana Conté. Ils ont exhorté le président guinéen à écouter les syndicats pour éviter que la crise s’aggrave, a déclaré mercredi la présidente libérienne.
«Nous avons dit au président de Guinée qu’il doit écouter les syndicats pour que la situation ne s’aggrave pas», a indiqué la présidente dans un communiqué lu sur la radio publique libérienne.
Bien que des mesures de sécurité draconiennes aient rétabli l’ordre dans le pays, des observateurs jugent possible que la crise guinéenne s’étende aux pays voisins dans l’une des régions les plus instables du continent africain. Le Liberia et la Sierra Leone ont d’ailleurs exprimé leur crainte d’une contagion.

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