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La Kabylie se souvient

18 avril 2001. Massinissa Guermah se trouve dans les locaux de la gendarmerie de Beni Douala, à 15 kilomètres de Tizi-Ouzou, lorsqu’une rafale de Kalachnikov le tue. La mort de ce jeune lycéen met alors le feu aux poudres, déclenche des émeutes dans la localité puis bientôt dans toute la région qui commémore alors le 21ème anniversaire du « printemps berbère».
Ce 20 avril 1980, les autorités réprimaient des manifestations en faveur de tamazight, langue officiellement devenue «nationale » la semaine dernière…
Les émeutes du «printemps noir» 2001 ont fait une soixantaine de morts et plus de 2.000 blessés, selon les autorités.
Le bilan donné par la presse, notamment Le Matin, n’est cependant pas le même : « plus de 100 morts et des centaines de blessés, dont certains sont handicapés à vie ». Après ce drame kabyle, la contestation a cependant connu un calme relatif. Elle s’était ensuite progressivement organisée pour donner naissance à la CADC – la délégation inter-wilayas des Aârouch – et à la plate-forme d’El-Kseur (le 11 juin 2001) qui englobe celle de Yakouren réalisée en 1980. Un nouveu mouvement fédérateur qui a d’ailleurs – souligne La Tribune – l’avantage de posséder «un caractère revendicatif résolu de masses» contrairement à ses prédécesseurs plutôt «élitistes». Structurées, les revendications ont ensuite donné lieu à de nouvelles flambées de violences, comme après le 12 mars. Sept manifestants ont été tués et plus d’une centaine blessés depuis. Quarante-trois manifestants ont aussi été condamnés ce seul début de semaine à des peines de prison ferme dans les principales villes de Kabylie, s’ajoutant aux dizaines d’autres – en majorité des jeunes – déjà incarcérés dans la région. Ce qui n’empêche pas la vague de mécontentement de déferler dans la plupart des villes, chaque jour, mêlant des lycéens aux étudiants, aux travailleurs et chômeurs.
Le Matin rapporte que « 13 blessés, dont 2 graves, notamment un jeune manifestant touché à l’oeil par une bombe lacrymogène, est le bilan des affrontements quotidiens qui ont lieu à El Kseur depuis dimanche dernier ».
Ce jeudi 18 avril, les Kabyles ont voulu célébrer leur «Printemps noir» en se recueillant sur les tombes de leurs «martyrs de la démocratie» assassinés, dans chaque localité.
Le quotidien Liberté a pour sa part annocé que «tous les délégués Aârouch ont appelé les commerçants et fonctionnaires à observer une grève pour la journée du 20 avril». Le journal se fait aussi l’écho d’une grande marche organisée ce même samedi à Tizi-Ouzou. Une marche qui se déroulera dans de nombreuses autres villes de Kabylie, mais aussi en Europe, en France, Belgique et Allemagne notamment.

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