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La pandémie Covid-19 perçue comme le «Game Changer» de l’enseignement supérieur

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Lu dans la plateforme du RNI: maba3d-corona.com

L’incontournable expérience Covid-19 et les défis auxquels ont eu à faire face les acteurs du monde de l’éducation en général et ceux de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique en particulier constituent une opportunité pour transformer les modèles pédagogiques et le management universitaire au niveau national.

 

Par Nada Biaz

En effet, ce qui était présenté comme objectifs stratégiques est devenu une nécessité pressante, qui va permettre un saut sans précédent, en l’occurrence l’intégration des solutions digitales dans les processus d’enseignement et d’apprentissage.

 

Mais l’accélération de la digitalisation est un levier parmi d’autres et il ne pourra aboutir que s’il s’inscrit dans le cadre d’un ensemble de mesures complémentaires et interdépendantes, mettant en avant de nouveaux paradigmes :

 

 

 

 

 

 

 

 

1) Le collaboratif sera l’un des facteurs clés de succès, car seule la synergie des liens permettra de capitaliser sur l’intelligence collective pour naviguer dans un monde qui évolue plus vite que jamais. Ainsi, non seulement les travaux en groupes multidisciplinaires seront de plus en plus nécessaires, mais le mode d’évaluation devra s’adapter en valorisant les résultats collectifs des étudiants, des enseignants-chercheurs, des équipes mixtes enseignants-doctorants-étudiants, ou de pôles universitaires.

2) Le courage de l’incertitude sera l’une des compétences les plus vitales à enseigner pour affronter le changement permanent et apprendre des choses nouvelles en préservant l’équilibre mental dans des situations peu familières. Ainsi, quels que soient les progrès techniques et les solutions digitales, la dimension humaine restera incontournable ; d’où l’importance à donner aux «soft skills» et aux «humanities» dans tous les cursus et à tous les niveaux. L’impact de l’intelligence émotionnelle, relationnelle, comportementale est aussi important que les compétences techniques, sinon plus dans certains cas.

3) L’approche «Service» devra prendre le dessus sur la simple transmission de connaissances. Les établissements d’enseignement supérieur se positionneront davantage comme catalyseurs ou facilitateurs du changement induit par leurs propres acteurs (professeurs, étudiants, doctorants, partenaires de l’écosystème éducatif et entrepreneurial).

4) Les rôles respectifs de l’enseignant et de l’apprenant devront être revus dans le sens d’un accompagnement qualitatif, pour faire de la relation enseignant-apprenant une expérience transformatrice, au-delà du contenu académique, désormais accessible en ligne. Ce changement ne se limite pas à la maîtrise d’outils technologiques, il s’agit d’une véritable adaptation, pour passer de la «scène» à l’«écran». La responsabilisation et l’autonomisation de l’apprenant seront au cœur du nouveau modèle pédagogique et l’apprentissage à vie «Lifelong Learning» sera incontournable.

5) La pédagogie «phygitale» devra être mise au service d’un apprentissage renforcé, parfaitement complémentaire du présentiel. Idéalement, tout en développant des plateformes pédagogiques numériques interactives, des campus «virtuels» et des moocs, et si des campus physiques étaient encore à prévoir, il faudra tenir compte d’un autre mode de travail en présentiel : «Augmented learning rooms, Creativity rooms, Ressources rooms». Ainsi, s’il faut envisager de nouveaux espaces de travail en présentiel, il faut le faire en intégrant une nouvelle façon de capitaliser sur le collaboratif, l’interdisciplinaire, la créativité…

6) La recherche de l’impact académique, managérial, économique, social et culturel devrait guider tous les initiatives et plans de développement stratégiques des établissements de l’enseignement supérieur. Il est important de redéfinir la mission de l’enseignement supérieur avec une vision à 360°, autour de trois dimensions qui devraient se nourrir mutuellement : les programmes de formation académique, la formation continue et la recherche.

7) L’adaptation du dispositif réglementaire est l’outil indispensable pour accompagner toute politique publique en général et celle de l’enseignement supérieur et de la recherche en particulier. Il y a un fossé énorme à combler entre les ambitions et les textes réglementaires, en l’occurrence le statut de l’enseignant-chercheur y compris les critères d’avancement et de promotion, l’autonomie limitée des universités et écoles / instituts supérieurs publics, le mode de gouvernance, les cahiers des normes pédagogiques en vigueur…

8) L’ouverture sur l’international est absolument incontournable pour profiter des expériences des systèmes les plus avancés en matière de management universitaire, de pédagogie orientée vers l’apprenant et de dispositifs d’encouragement de la recherche. Ceci en intégrant le système international des ECTS qui permettent de capitaliser sur les compétences acquises et non sur le nombre d’années d’études ; ainsi que le système d’accréditation internationale axé sur les critères de qualité, de digitalisation et d’impact.

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