Le chef de gouvernement Abdelilah Benkirane ne s’est finalement pas réuni avec les Harakis. En effet, le groupe parlementaire du Mouvement populaire devait recevoir au Parlement hier Benkirane mais la réunion a été reportée.
Il faut préciser que le report a été demandé par le groupe parlementaire du parti de l’épi.
«Nous avons décidé de reporter la réunion à la semaine prochaine en raison des engagements pris à l’avance de plusieurs responsables, notamment notre secrétaire général, Mohand Laenser», explique Mohamed Moubdie, président du groupe parlementaire haraki à la Chambre des représentants. Si la réunion annoncée la semaine passée avait eu lieu, elle aurait été considérée comme une première dans les annales politiques du pays.
C’est la première fois en effet qu’un chef de gouvernement décide de se réunir avec un groupe parlementaire au Parlement. D’ailleurs, la surprise fut grande et générale sur la scène politique et partisane lorsque Abdelilah Benkirane a répondu favorablement à l’invitation des députés du Mouvement populaire (troisième force parlementaire au sein de la majorité actuelle).
Une surprise parce que la réunion devait être consacrée à la présentation par le chef de gouvernement d’un bilan de la première année de l’action de son équipe. Or, la présentation du bilan gouvernemental annuel doit se faire dans le cadre d’une séance plénière au Parlement en présence de tous les groupes parlementaires.
Dans ce sens, des interrogations demeurent toujours sans réponse sur le retard de la tenue de cette plénière prévue par la Constitution. Déjà les députés, en particulier ceux de l’opposition, n’avaient pas du tout apprécié la publication dans la presse de données sur le bilan de la première année du gouvernement avant même sa présentation au Parlement.
Et alors que le flou entoure toujours le retard de cette plénière, l’annonce de la réunion de Benkirane avec les députés harakis avec comme principal point à l’ordre du jour le bilan du gouvernement, a mis les deux partis dans une situation embarrassante en quelque sorte surtout que la majorité traverse actuellement une forte zone de turbulence depuis l’annonce du retrait du parti de l’Istiqlal du gouvernement.
Le PI, qui participe au gouvernement avec six portefeuilles ministériels, entretient avec le chef de file de la majorité, le PJD (Parti de la justice et du développement) des relations tumultueuses depuis l’arrivée de son nouveau secrétaire général, Hamid Chabat, à la tête du parti.