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Lachgar tire à feu nourri sur le gouvernement

© D.R

On ne saura jamais à quoi pensait le 1er secrétaire de l’USFP quand, vendredi au cours d’une conférence de presse, il a affirmé que quand l’USFP conduisait le gouvernement, le parti a pris les bonnes décisions qui ont épargné au pays le type de situation grave qu’il vit actuellement, et que toujours aussi fort de la diversité et du nombre de ses cadres, il se tient prêt à répondre à l’appel du devoir. On ne le saura jamais, car Driss Lachgar qui a livré au cours de son oral autant de messages subliminaux que de missives claires sur les intentions de son parti, a également dit que son intention n’est pas de faire tomber le gouvernement. Pour l’heure, une seule certitude: l’USFP entend jouer pleinement son rôle d’opposant. Cependant, il entend le camper dans un cadre assaini. Cela son 1er secrétaire l’a affirmé vendredi directement et indirectement.
Directement, en rappelant les dispositions constitutionnelles sur la mission d’évaluation, de suivi et de contrôle de l’action gouvernementale dévolue à l’opposition. Indirectement, en tirant à feu nourri sur l’équipe aux commandes. Une attaque ou plutôt une contre-attaque en règle, conduite par un jouteur formé à la rhétorique du barreau. Point de départ de la nouvelle campagne: solennel, Driss Lachgar plante le décor en déclarant gravement «la vive inquiétude de son parti à l’égard de la situation économique et politique du pays».
Puis, enchaînant sur la décision du gouvernement d’escamoter 15 milliards de dirhams d’un budget d’investissement public pourtant famélique, il affirme que c’est justement ce qu’il ne faut pas faire dans une situation de crise économique susceptible d’avoir de graves conséquences sociales. Une erreur donc. Mais de son point de vue, c’est plus que cela : une atteinte aux dispositions constitutionnelles et un impardonnable crime économique. Du point de vue institutionnel, dira-t-il, décider de cette coupe budgétaire sans prendre l’avis du Parlement est un acte anticonstitutionnel. Ne pas réaliser des investissements publics susceptibles de relancer la machine économique revient à assassiner les progrès effectués sous les gouvernements précédents. Driss Lachgar parlera même de climat annonciateur d’un nouveau PAS (Programme d’ajustement structurel). Mais il y a plus frontal comme attaque : le 1er secrétaire de l’USFP «ne croît pas que le gouvernement actuel soit capable de franchir la mauvaise passe actuelle, affaibli qu’il est par des querelles intestines».
D’où la question : cette incapacité à résoudre les problèmes économiques n’annonce-t-elle pas une crise politique majeure? L’USFP s’en inquiète tellement qu’il appelle à un dialogue national sur le «devenir du projet sociétal pour la réalisation duquel ont milité les forces démocratiques et les associations de la société civile». Hors cette quête de solution consensuelle, en dehors de ce front uni contre l’adversité- serait-on tenté de dire- point de salut. Et donc, il n’y a rien à espérer des «solutions de replâtrage actuelles» et de la recherche effrénée des dérivatifs qui font l’impasse sur l’essentiel. Exemple de déni : l’exploitation de la religion à des fins politiques et, en particulier, les excommunications (Attakfir)  prononcées à l’encontre des opposants au gouvernement par Raïssouni. Mais qu’on ne s’y trompe pas, Driss Lachgar ne veut pas la chute du gouvernement. Il l’a assuré à maintes reprises vendredi. Ce qu’il veut, c’est une vie politique saine où toutes les institutions jouent leur rôle au service de l’intérêt national. Même s’il pratique lui-même à l’occasion l’art de l’esquive. Interrogé par ALM sur les perspectives qui s’offrent aux différents partis si des élections anticipées étaient organisées comme les menaces du PJD le laissent envisager, Driss Lachgar a répondu: «Moi, je suis quiet ; posez la question à Benkirane, il saura vous répondre». Mais plus significative du nouvel esprit guerrier de l’USFP est cette pique qui risque de faire des dégâts chez l’adversaire politique: Driss Lachgar a affirmé qu’il a su – par ses moyens propres, a-t-il pris le soin de préciser- que le dernier Conseil de gouvernement en date a évoqué l’éventualité d’une nouvelle hausse des prix des carburants et un gel des salaires.

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