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L’acteur américain Tony Curtis n’est plus

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L’acteur américain Tony Curtis, inlassable bourreau des cœurs et inoubliable travesti dans «Certains l’aiment chaud», fut l’incarnation du rêve hollywoodien, laissant derrière lui une enfance misérable pour construire l’une des plus belles carrières du cinéma américain. Hollywood lui a presque tout donné: des armées de midinettes se pâmant devant son physique de beau brun aux yeux bleus, des rôles à la mesure de son talent, des épouses de la trempe de l’actrice Janet Leigh et… un passage à vide aux parfums de drogue et d’alcool. A la fin d’une vie bien remplie, il ne confessait qu’un seul regret: avoir manqué de la reconnaissance de ses pairs, qui ont eu le mauvais goût de ne jamais lui décerner d’Oscar, tout au plus une nomination pour son rôle dans «La Chaîne» (1958), où il partageait l’affiche avec l’acteur noir Sydney Poitier. Le public, en revanche, ne lui a jamais fait défaut du temps de sa splendeur — les années 50 — lorsqu’il donnait toute la mesure de son talent dans des films comme «Trapèze», «Le Grand chantage», «Opération jupons» ou «Spartacus». Mais c’est son rôle hilarant de travesti dans «Certains l’aiment chaud» de Billy Wilder (1959) qui marquera le sommet de sa carrière, aux côtés de Jack Lemmon et de Marilyn Monroe. Guère tendre avec l’icône blonde platine au moment du tournage. «C’est comme embrasser Hitler», dira-t-il. Il révélera cependant au soir de sa vie avoir entretenu avec elle une relation de 3 ans. Elle ne fut pas la seule. Marié six fois, Tony Curtis se targuait d’avoir connu plus de mille partenaires. Mais son union la plus célèbre restera la première, avec l’actrice de «Psychose» Janet Leigh, dont naîtra la comédienne Jamie Lee Curtis. Ils formèrent le couple le plus glamour des années 50. «La force qui m’a guidé toute ma vie, c’est d’être accepté par les autres. Ce n’est pas l’éducation, ce n’est pas l’argent, ce n’est rien d’autre que d’être accepté par une femme», déclarait-il en 2008 dans un entretien à l’AFP. Né en 1925 à New York, fils aîné d’un tailleur juif hongrois immigré, Tony, de son vrai nom Bernard Schwartz, avait acquis très jeune la volonté farouche de «s’en sortir». Sa mère, schizophrène, le battait, dira-t-il, mais ses parents l’emmenaient au cinéma, «un miracle». Ses héros sont alors Errol Flynn, Cary Grant, John Wayne, Tyrone Power. «Ma vie a été une lutte permanente que seul le succès a adoucie», disait-il évoquant notamment son enfance difficile et l’antisémitisme. En 1938, son frère Julius meurt après avoir été heurté par un camion. Une tragédie familiale qui le hantera et ressurgira bien des années plus tard, lorsque son fils Nicolas décèdera d’une overdose d’héroïne à l’âge de 23 ans. Tony Curtis lui-même connaîtra les affres de la dépendance. Alcool, drogue, tout est bon pour oublier le creux de la vague des années 70. Dans les années 80, il suivra une cure de désintoxication. Il reconnaîtra également ne pas avoir été un père idéal, notamment pour Jamie Lee Curtis, dont il est resté éloigné pendant de longues années, avant des retrouvailles sur le tard. Il s’était marié en sixième noces à l’âge de 73 ans avec Jill, une grande et jolie blonde alors âgée de 27 ans, qui lui survit. Outre ses talents d’acteur, également exploités à la télévision dans la série «Amicalement vôtre»  Tony Curtis était un flûtiste accompli, et un peintre dont les œuvres ont été acquises par des musées aussi prestigieux que le Museum of Modern Art de New York. «Je vous le dis, j’ai de la chance d’être qui je suis», avait-il déclaré en 1993. «Quand j’étais enfant, je voulais être Tony Curtis, et c’est exactement ce que je suis».

 Romain Raynaldy (AFP)

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